Accusé de trahison car faisant partie des députés frondeurs de l’Union pour le progrès et le changement (UPC), le député Ladji Coulibaly, démis de ses fonctions de SG/Comoé, est allé à la rencontre de ses militants de Toumousseni (son village natal) le 11 novembre 2017. A cette occasion, il s’est prononcé sur la motion de défiance le démettant et sur l’origine de la vidéo sur Simon Compaoré, tournée par son fils, a-t-il révélé.
La formation du nouveau groupe parlementaire UPC/RD par les 13 députés frondeurs du parti du Lion continue de faire couler beaucoup d’encre et de salive. « Je me suis dit qu’il faut venir à la base donner l’information juste après avoir été devancé par nos détracteurs », a soutenu le 11 novembre dernier Ladji Coulibaly devant des notables, jeunes et femmes de Toumousseni (province de la Comoé). C’était en présence de conseillers municipaux du MPP et de la NAFA. L’élu national a évoqué les motifs qui ont conduit à la création du groupe parlementaire UPC/RD. Il a, entre autres, énuméré la suspicion au sein des députés de l’UPC à l’AN, le culte de la personnalité et le manque de qualités managériales du président de l’UPC, Zéphirin Diabré, qui, à l’écouter, ne sait pas se mettre au-dessus de la mêlée. « Il ne s’est pas amendé, au point qu’on lui réclame de quitter la présidence du parti », a témoigné le principal orateur du jour, qui a dévoilé les auteurs de cette réclamation que sont les députés Elisée Kiemdé et Jean Célestin Zouré.
Devant son auditoire, Ladji Coulibaly a été on ne peut plus clair : il est un élu du peuple et ce n’est pas une frange de militants d’un parti qui peut lui réclamer son mandat. Il est enfin revenu sur des dégâts causés par des militants UPC à son domicile et la présence en cet endroit de Simon Compaoré en gilet pare-balles et arme à la main. La vidéo, c’est son fils qui l'a tournée, a révélé le député. Et sur la réclamation des mandats qui est ressortie, il a pointé un doigt accusateur sur son suppléant, Bamassi Soulama, ancien maire de Soubaka, qui en serait le principal instigateur. Sur la motion de défiance votée par des militants et qui le démet de ses fonctions de SG, il prévient : « Ce ne sont pas deux ou trois personnes qui m’ont élu secrétaire général.» Et de conclure qu’il reste le secrétaire général du parti dans la Comoé.
Luc Ouattara