L’Union des Jeunes Entrepreneurs du Burkina (UJEB) et 5 autres organisations, à savoir l’Association des jeunes commerçants pour le civisme au Burkina Faso (AJCC-BF), l’Association pour la Paix et la cohésion sociale (APCS), l’Association des Jeunes vendeurs de cellulaires et des cartes prépayées au Burkina Faso (AJVCB), Dorcas-Lutte contre la pauvreté et le Bureau ouest-africain des Jeunes pour l’intégration et la Formation (ROAJIF), ont animé une conférence de presse, le mercredi 8 novembre 2017, à Ouagadougou. L’objectif était de donner leur point de vue sur la situation nationale, plus spécifiquement les grèves observées par l’Union nationale de la Police (l’UNAPOL).
L’UJEB et d’autres associations s’insurgent contre les grèves à répétition de l’UNAPOL. «Certes, l’UNAPOL et les agents du ministère en charge de la sécurité ont le droit de revendiquer, de rechercher de meilleures conditions de vie et de travail », a reconnu Honoré Yonli, président de l’UJEB et porte-parole de la coalition. Cependant, poursuit-il, « les grèves à répétition dans ce secteur, mettent les citoyens dans l’insécurité et dans l’incertitude par rapport à l’efficacité de la police ». Pour le porte-parole de la coalition, le départ du ministre de la Sécurité, Simon Compaoré, souhaité par l’UNAPOL, « n’est pas la solution ». Tout comme « la dissolution de l’UNAPOL n’en est pas une ». Il a donc demandé à chacune des parties de « jouer balle à terre, car la vie des entreprises dépend de la stabilité sociale
du pays ». Au cours de la conférence de presse, plusieurs autres sujets ont été évoqués par la coalition. En effet, Honoré Yonli a déploré la lenteur observée dans le traitement du dossier Norbert Zongo. Au passage, la coalition a apprécié positivement « la franchise des autorités françaises dans l’arrestation de François Compaoré ». La coalition espère cependant que la Justice française accèdera à la demande de la Justice burkinabè quant à l’idée d’extrader le frère du président déchu, Blaise Compaoré.
Sur la question économique, elle félicite le gouvernement de Paul Kaba Thiéba pour l’effectivité du programme d’autonomisation économique des jeunes et des femmes.
Selon les conférenciers, au terme de ce programme, 90 000 emplois directs seront créés et consolidés. Ils pensent également que ces actions en faveur des jeunes et des femmes sont louables, mais des difficultés subsistent : « ces programmes de financement sont louables, mais nous disons qu’il faut permettre à ces entreprises d’exister durablement, en les accompagnant avec des mesures exceptionnelles sur les plans fiscal et social. Car, les conditions de remboursement des prêts contractés, ne permettent pas le paiement des impôts dans les délais. Il faut donc des mesures pour permettre aux jeunes entrepreneurs d’asseoir des bases financières solides afin de faire face aux obligations fiscales et sociales ».
En marge de la conférence, la coalition a aussi demandé au gouvernement burkinabè, d’organiser des états généraux de l’Administration publique en vue de trouver des solutions idoines aux revendications sociales.
Ben Issa TRAORE