La Banque internationale pour le commerce, l’industrie et l’agriculture du Burkina Faso (BICIA-B) a lancé, le mercredi 8 novembre 2017 à Ouagadougou, sa première édition d’exposition d’œuvres d’art. Cette activité qui concerne sept artistes vise à offrir une occasion de contact avec les potentiels acheteurs.
Du 8 novembre au 7 décembre prochain, la Banque internationale pour le commerce, l’industrie et l’agriculture du Burkina Faso (BICIA-B) met en vente des œuvres d’art plastiques à son siège social à Ouagadougou. L’initiative rentre dans le cadre de la première édition de son événement « BICIA-B, amie des arts ». Ainsi, à cette occasion 91 tableaux et sculptures de sept artistes (Adjaratou Ouédraogo, André Sanou, Christophe Sawadogo, Hamed Ouattara, Jean-Luc Bambara, Siriki Ky et Soumaïla Dermé) seront exposés dans les locaux de la banque pendant un mois. Le vernissage de l’exposition a eu lieu, le mercredi 8 novembre 2017 en présence de nombreuses personnalités politiques et diplomatiques. Selon l’administrateur directeur général de la BICIA-B, Yao Kouassi, la raison d’être de la banque est de faire du crédit mais elle a conscience qu’elle peut en faire davantage si les conditions le permettent. « Au-delà de son activité traditionnelle de financement de l’économie, la BICIA-B demeure une banque citoyenne, parfaitement consciente qu’elle doit prendre une part plus visible dans la vie de la société burkinabè. C‘est pour cela qu’elle a choisi de soutenir un secteur d’activités qui apparaît comme l’un des parents pauvres de notre société », a soutenu le premier responsable de la banque, tout en précisant que son institution est depuis quelques années, partenaire du festival Jazz à Ouaga. A l’écouter, l’engagement de sa banque en faveur de l’art vient d’un constat que très peu de personnes trouvent le temps de visiter les galeries d’arts qui regorgent pourtant d’innombrables trésors. C’est pourquoi, a-t-il souligné, il a paru utile de créer au sein de la banque, les circonstances d’une rencontre entre les artistes, leurs œuvres et les usagers du service bancaire, en organisant cette exposition dénommée « Lucarne ».
Le parrain de l’exposition, le président de l’Assemblée nationale du Burkina Faso, Alassane Bala Sakandé, a salué l’initiative de la BICIA-B qui permet de promouvoir les industries culturelles et créatives.
Pérenniser l’événement
Il a dit retenir de cette première édition, le challenge de faire en sorte que les œuvres d’art visuels s’insèrent progressivement dans le quotidien des Burkinabè et dans la décoration des bâtiments publics ou accueillant du public.
« Les rencontres avec l’art sont variées mais le plus important, me semble-t-il, ce sont les œuvres elles-mêmes exposées. En effet, rien de telle que la confrontation avec l’œuvre pour en déceler le sens caché ou ressentir la portée », a-t-il indiqué, relevant que l’activité s’inscrit en droite ligne du volet culturel du PNDES (NDLR : Plan national de développement économique et social). De son avis, les défis pour un Burkina qui gagne doivent prendre en compte la valorisation des potentialités artistiques et culturelles, les savoir-faire et les talents de toutes les forces vives de la nation au nombre desquelles les artistes figurent en bonne place. Pour Alassane Bala Sakandé, la « Lucarne » propose des solutions à la faiblesse du marché qui handicape le plein épanouissement des artistes plasticiens car elle annihile leur créativité et réduit leur pouvoir d’achat. « Il faut rappeler que l’art est aujourd’hui une source de création d’emplois donc pourvoyeur de revenus aux ménages. Il contribue ainsi pour plus de 2% du Produit intérieur brut », a souligné le président de l’Assemblée nationale. Tout en rassurant l’accompagnement de la représentation nationale aux créateurs, il a encouragé le public à aller voir ces œuvres dans leur contexte d’exposition et profiter découvrir davantage la BICIA-B. A ses collègues et aux responsables d’institutions publiques et privées, il les a incités à acquérir des œuvres pour leurs espaces de travail. « Nous n’avons pas l’intention de nous en tenir à cette seule édition. Notre souhait est de renouveler chaque année cette exposition et d’en faire un événement culturel au niveau du pays. En tout état de cause, pour pousser un peu plus loin notre part de réponse aux attentes sociales, nous envisageons pour les prochaines éditions, d’examiner avec les exposants, la constitution d’une enveloppe financière destinée à financer des œuvres sociales au profit des populations burkinabè les plus défavorisées », a promis Yao Kouassi. Le commissaire de l’exposition, Prosper Tiendrébeogo, a fait savoir que les artistes- participants ont été choisi sur la base de leur créativité, leur renommée et la diversité de leur galerie.
Joseph HARO
Téné Bénédicte OUEDRAOGO