OUAGADOUGOU - Les journalistes de la Télévision Nationale du Burkina (TNB) ont dénoncé une "immixtion" du ministre de la Communication Rémis Fulgance Dandjinou dans le traitement de l'information, après l'annulation d'une émission dimanche dernier, qui devrait recevoir comme interlocuteur Tahirou Barry, ministre démissionnaire du gouvernement.
"La rédaction (de la TNB) condamne cette immixtion inacceptable qui porte atteinte à la liberté d'informer, au principe de service public qui garantit aux citoyens l'accès équitable aux médias publics et expose les journalistes à la vindicte populaire, en dépit des saccages que les locaux de la RTB (Radiodiffusion Télévision du Burkina) ont subis en octobre 2014", affirme un communiqué publié par des journalistes de la TNB.
"Les journalistes de la télévision prennent l'opinion publique à témoin et invitent les autorités politiques au respect strict de la liberté de presse et du principe de service public comme cela est inscrit dans les statuts de la RTB", ajoute le communiqué publié à l'issue d'une rencontre des journalistes, qui ont aussi lu le texte aux différents éditions du journal télévisé, mardi.
Selon les journalistes, le dimanche 5 novembre, alors que l'animateur de l'émission "Sur la Brèche", très suivie par les téléspectateurs, s'apprêtait à recevoir l'ex-ministre de la Culture qui a démissionné du gouvernement, il a été interpellé par le Directeur de la télévision, "pour lui signifier l'impossibilité de recevoir son invité".
Ce dernier, rapporte le communiqué, "a avoué avoir reçu des injonctions du ministre de la Communication, Monsieur Rémis Fulgance Dandjinou de ne pas recevoir Monsieur Tahirou Barry" pour les raisons entre autres, "de la prise de fonction du nouveau ministre de la Culture, des Arts et du Tourisme, de l'interview que le Président du Faso devait accorder à TV5 et de la situation nationale".
Accusée à tort ou à raison par les populations d'être à la solde des dirigeants, la Radiodiffusion Télévision du Burkina avait subie en fin octobre 2014, la furie des manifestants qui avaient saccagé son siège.