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Patrimoine national : Luc Marius Ibriga lève un coin du voile sur la gestion des biens publics
Publié le lundi 6 novembre 2017  |  Sidwaya
Conférence
© aOuaga.com par Séni Dabo
Conférence de presse d`après-remise du rapport de l`ASCE-LC
Vendredi 2 juin 2017. Ouagadougou. Le contrôleur général d`Etat, Luc Marius Ibriga, a animé une conférence de presse sur le rapport général annuel d`activités 2015 de l`Autorité supérieure de contrôle d`Etat et de lutte contre la corruption (ASCE-LC) remis au président du Faso en début de semaine




L’Association pour la renaissance d’une citoyenneté nouvelle (ARCN) a organisé une conférence publique, le samedi 28 octobre 2017, à Ouagadougou, sur la notion de patrimoine national.

Seule une citoyenneté consciente et active peut permettre une meilleure gestion de la chose publique. C’est le décor planté par Luc Marius Ibriga, président de l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat et de lutte contre la corruption (ASCE-LC), d’une conférence publique qu’il a animée, le samedi 28 octobre 2017, à Ouagadougou. Ce cadre d’échanges a été organisé par l’Association pour la renaissance d’une citoyenneté nouvelle (ARCN) sur le «Patrimoine national : ses éléments constitutifs, l’apport du public pour cette constitution et sa préservation». Pour Luc Marius Ibriga, il y a trois concepts fondamentaux à définir pour comprendre la notion du patrimoine national. Il s’agit premièrement, selon lui, du bien commun développé dans la doctrine sociale de l’Eglise catholique dont les éléments constitutifs sont, entre autres, l’éducation, la liberté et le bien matériel. «Le bien commun, c’est tout ce qui peut contribuer à l’épanouissement de l’individu et ne doit pas être approprié par un individu seul, car ayant un caractère universel», a-t-il précisé. Il y a ensuite, a-t-il dit, le bien collectif (l’air, l’éclairage public, etc.), que l’individu ne peut en aucun cas s’en approprier même s’il le désire. «Quand les biens collectifs deviennent rares, l’Etat doit intervenir pour garantir l’usage à tous», a-t-il déclaré. Il en veut pour preuve les luttes en Europe pour garantir la qualité de l’air en règlementant la circulation des automobiles. «L’eau est également un bien collectif aujourd’hui présentée comme un droit de l’Homme. Beaucoup de gens disent que s’il y a une prochaine guerre mondiale, ce serait celle de l’eau», a ajouté M. Ibriga. Le troisième concept fondamental est, aux dires du président de l’ASCE-LC, l’intérêt général qui est une conception républicaine du bien commun. «La vie en société oblige à un certain modus vivendi qui fait que chacun doit respecter ce qui est essentiel pour la survie du groupe», a-t-il relevé. Foi du conférencier, l’Etat est né du fait que les intérêts individuels doivent être subordonnés à l’intérêt général. «Les biens appartenant à l’Etat sont inaliénables, insaisissables et imprescriptibles qui appartiennent à tous et qui doivent être mis au service de l’utilité publique d’où la notion de domaine public», a-t-il indiqué. Luc Marius Ibriga a également démontré l’évolution des structures de gestion du patrimoine de l’Etat de façon chronologique depuis les années 1970 jusqu’en 2012 avec la création de la direction générale des affaires immobilières et de l’équipement de l’Etat. Il a également évoqué les mécanismes à mettre en place pour satisfaire les besoins des citoyens tout en préservant les biens publics. Il s’agit, de son avis, de la transparence des règles de gestion comme mécanisme le plus sûr pour mettre fin aux dérives. C’est pourquoi, a-t-il souligné, le contrôle citoyen devient important dans la gestion du patrimoine de l’Etat.


Détacher un procureur auprès de l’ASCE-LC


A entendre le conférencier Ibriga, il est nécessaire d’envoyer un procureur près l’ASCE-LC car a-t-il justifié, de nos jours, les contrôleurs d’Etat et les enquêteurs de l’institution ont la qualité d’officiers de police judiciaire (OPJ) qui doivent en principe travailler sous le contrôle d’un procureur. «Pour éviter qu’il y ait des frictions entre la justice et l’ASCE-LC par rapport au contenu des rapports, il serait bon qu’il y ait un procureur qui, lui, dirigerait ces OPJ et qui ferait un rapport au tribunal. Cela permettrait d’accélérer les procédures de traitement des dossiers en justice », a-t-il assuré. Quant au président de l’ARCN, el hadj Mousbila Sankara, il a confié que c’est un constat de l’impuissance de l’Etat de résoudre le problème de la dilapidation du patrimoine de l’Etat qui justifie le thème de cette conférence publique. «Nous avons organisé la rencontre afin que chaque citoyen comprenne qu’il est propriétaire et garant du patrimoine national partout où il se trouve», a-t-il dit. Il a souhaité que chaque citoyen soit lui-même son procureur pour s’assurer de la garantie de son bien. Le président de l’ARCN a annoncé le développement d’autres thèmes tels que l’éducation, la culture et le rôle de la défense du citoyen au cours des prochaines rencontres. Les participants à la conférence publique ont demandé à ce que l’ARCN associe d’autres canaux pour vulgariser ces notions importantes au profit de tous les citoyens. Pour Luc Marius Ibriga, à ce sujet, il faut privilégier les langues nationales.


Boukary BONKOUNGOU
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