La mobilisation dans les provinces est certainement la tâche la plus difficile pour les syndicats. Eh bien, la section de la Coalition contre la vie chère (CCVC) dans le Gourma a remporté ce pari. En effet, ils étaient plusieurs centaines de personnes dans les grandes artères de la ville de Fada N’Gourma à scander des slogans contre ce qu’ils ont appelé les politiques anti - sociales du gouvernement burkinabè, le samedi 20 juillet 2013.
La place de l’Unité, carrefour-route de Pama, feu du Centre de formation professionnelle (CFP), direction commerciale de la Société cotonnière du Gourma (Socoma), pour ceux qui connaissent la cité de Yendabili, c’est le trajet que les marcheurs ont parcouru, en aller-retour, avec une escale au gouvernorat de l’Est. Ils l’ont fait pour, justifiaient-ils, protester contre la vie chère, la corruption, la fraude, l’impunité, les politiques anti - sociales et pour les libertés syndicales et politiques. Les rangs qui grossissaient au fur et mesure qu’ils avançaient, donnaient plus de tonus aux voix. A l’arrivée, des centaines de militants et de sympathisants, notamment des jeunes. « Nous sommes satisfaits de la mobilisation. Les travailleurs sont sortis. Il reste que les populations ne comprennent pas encore le sens de la lutte. Beaucoup estiment que c’est le problème des travailleurs. C’est le défi qui nous reste, sinon les travailleurs ont battu le pavé », se réjouit le président de la CCVC-Gourma, Adama Sawadogo. Et le paroxysme fut atteint lors de la remise de leur message au gouverneur, représenté par le secrétaire général de la région, Anatole Yabré. Le président de la CCVC – Gourma, condamnant l’emprisonnement de 23 orpailleurs, a s’est révolté contre « le pillage des ressources minières par les firmes internationales, l’accaparement des terres rurales par les agro-business-men, au mépris des droits élémentaires des populations ». Toute chose qui, selon lui, les assaille et les décime. Ainsi s’interroge-t-il sur l’avenir des jeunes et des femmes qui, en plus de cette mise à l’écart, sont livrés au chômage, manquent d’éducation et de formation adéquate. « Depuis l’année passée, nous dénonçons un certains nombre de dysfonctionnements au niveau de l’hôpital », a-t-il ajouté pour pointer du doigt l’accès difficile des populations aux services publics de santé. A l’entendre, le CHR de Fada manquerait de groupe électrogène de relais, obligeant de travailler avec des torches de téléphones portables lors des délestages. Une autre préoccupation de la CCVC-Gourma a été l’insécurité qui sévit dans la région. Après la remise de la lettre, les marcheurs contre la flambée des prix des produits de grande consommation, se sont retrouvés à la place de l’Unité pour le message de la coordination nationale de la CCVC .