François Compaoré, frère cadet et ex conseiller de Blaise Compaoré a été arrêté ce dimanche à l'aéroport de Roissy suite mandat d'arrêt international lancé par la justice via Interpol. Au Burkina Faso, cette arrestation suscite un immense espoir : celui de voir enfin toute la lumière faite sur l’assassinat en décembre 1998 du journaliste Norbert Zongo et ses trois compagnons de route. Interrogés par Fasozine, l’avocat de la famille Norbert Zongo et le président du Mouvement burkinabè des droits de l’homme et des peuples (MBDHP) disent espérer une extradition rapide vers le Burkina Faso.
Chrysogone Zougmoré, président du MBDHP
«Nous attendons la suite. Nous souhaitons qu’il puisse être extradé pour faire avancer la procédure dans le cas du dossier Norbert Zongo. Et comme vous le savez également, dans le cadre de l’insurrection populaire, nous avons demandé qu’il soit extradé afin de pour expliquer ce qui a pu se passer juste avant les 30 et 31 octobre 2014 et pendant l’insurrection. Il y a eu des morts et des blessés qui trainent encore aujourd’hui leur douleur. Nous souhaitons donc que cela puisse être clarifié à la faveur d’une éventuelle extradition au Burkina Faso. C’est l’ensemble des différents moyens de pression que nous avons mis en œuvre -déclarations, conférences de presse, marches-meetings- qui commencent à porter fruit. Je ne dis pas que c’est uniquement cela, mais je pense que ce que nous avons pu mener comme actions ces dernières années ont contribué à ce qui se passe aujourd’hui. M. François Compaoré est soupçonné d’avoir trempé dans différents crimes et il est normal qu’il s’explique sur ce qui lui est reproché. S’il estime qu’il n’a rien fait, la justice avisera. Mais s’il est reconnu coupable, des faits qui lui sont reprochés, la justice avisera également.»
Me Bénéwendé Sankara, avocat de la famille de Norbert Zongo
«Nous applaudissons cette arrestation. S’il y a un mandat d’arrêt international lancé contre lui depuis le mois de mai, et qu’on arrivé maintenant à l’interpeller, notre souhait est qu’il soit extradé purement et simplement vers le Burkina Faso pour nous permettre d’avancer dans le dossier Norbert Zongo. Il y a certainement des charges qui pèsent sur lui, et le juge -bien entendu avec la garantie d’un procès équitable avec tous les principes liés aux droits de la défense- voudrait l’entendre. Il dit dans Jeune Afrique qu’il est serein. Cette sérénité doit aller jusqu’au bout : il ne doit pas s’opposer à son extradition.»