Proroger le délai de réception des dossiers de candidature pour les élections couplées du 02 décembre. La doléance a traduit les préoccupations et plaintes exprimées par une partie de la classe politique au cours de la rencontre tenue mardi soir entre les représentants de partis politiques et le chef du gouvernement Luc Adolphe TIAO. Une rencontre qui devait se pencher sur les difficultés et recueillir les suggestions pour la suite du processus électoral et dont on retiendra que les délais dépôt des dossiers de candidature constituent la nouvelle pomme de discorde de la classe politique.
Après la question de prorogation de l’enrôlement qui a souffert de divergences et la question du report de la date des élections même, souhaité par une partie de la classe politique, c’est maintenant le délai de réception des candidatures par la CENI qui constitue la pierre d’achoppement du processus électoral et qui divise à nouveau la classe politique. La rencontre du chef du gouvernement avec les partis politique a été l’occasion pour des représentants de partis politiques de soulever des difficultés pratiques et faire des doléances à ce sujet.
Échu le 23 septembre dernier, le délai de dépôt des dossiers des candidatures était très court à en croire certains responsables de partis politiques qui n’ont pas pu réunir tous les éléments qui composent les dossiers de candidature. D’où une doléance portée par plusieurs partis politiques: « Nous proposons qu’avec la multiplicité des pièces, on puisse permettre soit aux partis politiques de compléter les pièces manquantes soit de restreindre le nombre de pièces qui sont demandées pour les différentes candidatures », a indiqué Mamadou Kabré du Parti Républicain pour l’Indépendance Totale (PRIT/Lannaya).
Une doléance sans suite?
D’autres représentants de partis appellent à la patience, refusant de voir dans la concertation du jour un échec. C’est le cas de Louis Armand Wali de l’Union pour le Progrès et le Changement (UPC) qui estime que « pour le moment nous sommes dans l’application de la loi » et que des assouplissements ont même été faits en faveur des partis pour le dépôt des dossiers de candidature.
Mais du côté du gouvernement, la doléance semble déjà avoir sa réponse: « le chef du gouvernement a entendu tout le monde, mais a estimé qu’à l’état actuel, il faut laissé les choses aller à leur terme », selon Jérome Bougouma. « Ceux qui trouvent qu’il y a des insuffisances peuvent saisir la justice », a poursuivi le ministre, comme pour sonner la fin du débat, du moins entre acteurs politiques.
Pas question de boycotter
« Même ces partis qui se plaignent ont déposé des dossiers » a rappelé le ministre Jérôme Bougouma. De l’avis des plaignants en effet, qu’ils pensent à saisir la justice comme le président du Faso autrement, ou qu’il affiche leur méfiance à l’égard de la justice comme Boukari Kaboré dit le Lion, il n’est pas question de boycotter les élections du 02 décembre. Et « S’il y a élection le 02 décembre nous allons y aller », a réaffirmé Ablassé Ouédraogo. Même s’il semble évident que le gouvernement n’ordonnera pas à la CENI de lever le pieds de l’accélérateur du processus, l’engouement pour les élections reste au point.
Cette rencontre de concertation se tient à une phase délicate de la procédure, celle de la validation des candidatures en cours au niveau de la CENI.