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Gratuité des soins : 8 milliards de F CFA pour inclure la planification familiale
Publié le lundi 30 octobre 2017  |  Sidwaya
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© aOuaga.com par A.O
Situation du Burkina en 2016 : le Premier ministre face aux députés pour son discours
Vendredi 14 avril 2017. Ouagadougou. Le Premier ministre est devant les députés de l`Assemblée nationale pour, comme le veut la Constitution, faire le bilan exhaustif du Burkina en 2016 à travers son discours sur la situation de la nation




Les députés ont adressé quatre questions orales et une question d’actualité au gouvernement, lors d’une plénière tenue à l’hémicycle, dans l’après-midi du vendredi 27 octobre 2017. La gratuité des soins pour les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes a essentiellement meublé les échanges.

Quatre ministres du gouvernement burkinabè étaient face aux députés, le vendredi 27 octobre 2017, dans l’enceinte de l’Assemblée nationale pour donner des réponses à des questions orales. Il s’agit des ministres de la Santé, Nicolas Méda, des Infrastructures, Eric Bougouma, de l’Administration territoriale et de la décentralisation, Siméon Sawadogo et de la ministre déléguée en charge de la lutte contre l’exclusion, Yvette Dembélé. Etaient inscrites à l’ordre du jour une question d’actualité, trois questions orales sans débat et une question orale avec débat. Le ministre de la Santé, Nicolas Méda s’est prêté à deux questions orales. Une d’elles, avec débat, posée par le député Wendyellé Sawadogo, était relative aux localités concernées, à ce jour, par la gratuité des soins pour les enfants de moins de cinq ans et les femmes enceintes. Sa réponse a été que la mesure est nationale et que tous les villages du Burkina Faso sont concernés. « 25% de la population est couvert, donc plus de cinq millions de bénéficiaires. Cela a coûté à l’Etat plus de 27 milliards de F CFA, soit 14% du budget du ministère de la Santé et 21% des dépenses annuelles des ménages du Burkina. », a-t-il détaillé. Il a ajouté que du 1er janvier au 24 septembre 2017, sept millions de consultations et de prise en charge gratuite d’enfants, près d’un million 500 consultations gratuites de femmes enceintes, plus de 535 mille accouchements et 14 mille césariennes ont été réalisées gratuitement. Cependant, il a fait cas de certaines insuffisances dans la mise en œuvre de la mesure telles que les ruptures de stocks de médicaments dans les formations sanitaires, les pratiques néfastes de certains agents de santé et la surcharge de travail. A l’écouter, les ruptures ont été accentuées par la crise à la Centrale d’achat des médicaments essentiels génériques (CAMEG). « Au terme de la crise, la CAMEG devait 18 milliards de F CFA à ses fournisseurs et les services de santé lui étaient redevables à hauteur de 15 milliards de F CFA. La crise est passée et le taux d’approvisionnement a atteint 60%. », a fait savoir M. Méda. Il a regretté qu’il y ait des agents qui continuent à racketter les patients ou qui prescrivent des ordonnances pour des médicaments dont ils savent inexistants au dépôt. A cela s’ajoute, selon le ministre, la vente parallèle de médicaments non autorisés, donc qui n’existent pas dans la liste des soins gratuits. Evoquant les perspectives, le ministre Nicolas Meda a affirmé que le souhait est d’inclure la planification familiale dans le panier des soins gratuits. Et pour y parvenir, son département a besoin de huit milliards de F CFA, selon ses dires.
L’autre question, sans débat cette fois-ci, destinée à Nicolas Méda avait trait à l’ancien Centre hospitalier régional (CHR) de Tenkodogo. L’auteur de la question, le député Alphonse Kirigahon Nombré, estimant que ce centre était abandonné, a voulu en savoir la raison. Là-dessus, son interlocuteur a été clair : « l’ancien CHR de Tenkodogo, qui date de 1959, n’est pas abandonné. Il ne répondait plus aux critères de centre secondaire et c’est pourquoi le gouvernement a choisi de construire, sur un autre site, un nouveau CHR d’une capacité de 200 lits dans le cadre de l’exécution du Projet d’appui au développement sanitaire (PADS) des régions du Centre-Est et du Nord ».

« La SOFITEX n’entretient plus de route »

Une nouvelle infrastructure qui, selon lui, a couté plus de six milliards de F CFA, co-financée par la Banque africaine de développement (BAD) à 84% et l’Etat burkinabè. Et de préciser que l’ancien site a été transformé en centre médical urbain qui a ouvert ses portes en mars 2014. Il abrite, en outre, l’ingénierie de l’office de santé des travailleurs et l’antenne régionale du secrétariat permanent du conseil national de lutte contre Sida et les infections sexuellement transmissibles. Le patron de la santé a relevé que cinq médecins, un pharmacien, huit sages-femmes et maïeuticiens d’Etat y sont affectés avec un bilan d’environ 19 000 consultations par an.
La députée Salimata Konaté a voulu savoir, dans sa question orale sans débat, la périodicité d’entretien des infrastructures routières et la contribution de la Société des fibres textiles (SOFITEX), un grand usager de la route, dans cet entretien. En réponse à cette interrogation, le ministre en charge des infrastructures, Eric Bougouma, a confié que l’entretien des routes et des pistes rurales se fait sur la base d’une programmation annuelle. En ce qui concerne la contribution de la SOFITEX, il a noté qu’en 1995, la société a bénéficié d’une subvention de l’Agence française de développement (AFD) pour la construction de 800 Km de piste à l’Ouest du pays et qu’une des conditions était que la société s’engage à dégager annuellement des ressources pour contribuer à les entretenir. Mais dès 2004, a précisé M. Bougouma, avec la libéralisation de la filière cotonnière et les difficultés financières rencontrées, le budget qui était alloué à la SOFITEX s’est éteint. Sur le volet action sociale, le député Alidou Sanfo a axé sa question sur les actions du département en charge de la femme associant les leaders coutumiers et les associations féminines dans la lutte contre l’exclusion sociale de ces dernières. La ministre déléguée en charge de la lutte contre l’exclusion, Yvette Dembélé, a indiqué que dans bien de leurs activités, les leaders d’opinion constituent la cible privilégiée. D’ailleurs, a-t-elle fait remarquer, des recommandations issues de plaidoyers et d’ateliers de réflexion se sont focalisées sur l’accompagnement des leaders communautaires dans les initiatives locales de recherche de solutions endogènes au problème. « Le programme pour les prochaines années met l’accent sur les initiatives locales des leaders communautaires et des Organisations de la société civile », a-t-elle ajouté.
La question d’actualité, posée par le député Yaya Zoungrana a porté sur le site aurifère situé entre le département de Torodi, au Niger, et la province de la Komondjari, au Burkina, dont les deux pays revendiquaient la propriété. Pour l’auteur de la question, la réaction du gouvernement face à ce problème a été lente, alors que les populations de la zone étaient presqu’à couteaux tirés, ce qu’il n’arrive pas à comprendre.
En réponse, le ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation, Siméon Sawadogo, a affirmé que cette lenteur « apparente » est due au fait qu’il fallait prendre toutes les précautions possibles avant d’entreprendre une quelconque mesure, dans l’optique de ne pas perturber les relations entre les deux pays. Il s’est réjoui que la crise ait connu un dénouement paisible.

Daniel ZONGO
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