Les organisations de la société civile, membres de la coalition régionale pour la promotion des énergies renouvelables ont organisé, le 17 octobre 2017 à Banfora avec l’appui de l’Organisation néerlandaise de développement (SNV), un atelier- bilan de la mise en œuvre du projet « Energie durable pour tous ».
Après 10 mois de plaidoyer en faveur de la promotion des énergies renouvelables, et de leur intégration dans les plans communaux et régional de développement dans la région des Cascades, la coalition des organisations de la société civile active dans le domaine, a marqué un arrêt pour faire le bilan de ses activités, le 17 octobre 2017 à Banfora. Inscrite dans le projet « Energie durable pour tous », cette campagne s’est déroulée dans quatre communes de la région, à savoir Bérégadougou, Sindou, Douna et Banfora. Elle s’est basée sur trois types d’activités. Le premier a porté sur des communications de plaidoyer dans les communes, le second a ciblé les cadres de concertation provinciaux et régionaux (CCP et CCR) et enfin le troisième type a intégré l’utilisation de médias (radios) pour sensibiliser le grand public sur cette problématique. De l’état d’exécution des activités exposé par Foussène N. Tou, membre de la coalition des OSC, il ressort que 246 spots de sensibilisation ont été diffusés entre décembre 2016 et février 2017, qui ont permis de toucher environ 580 000 auditeurs, et 129 conseillers municipaux et 30 conseillers régionaux ont été sensibilisés sur la nécessité de prendre en compte les Energies renouvelables dans les Plans communaux de développement (PCD) et le Plan régional de développement (PRD). A ce propos, il a dit qu’une table ronde radiophonique sur les effets des énergies domestiques sur la santé de la mère et de l’enfant, et sur l’utilisation des foyers améliorés est en cours de diffusion en français et en dioula sur deux stations de radio, et permettra de toucher au moins 580 000 auditeurs. Un bilan jugé très satisfaisant, à en croire Mamadou Karama, secrétaire exécutif de l’Association intervillageoise de gestion des ressources naturelles et de la faune de la Comoé Léraba (AGEREF/CL) qui, dans la foulée, a dressé un tableau « peu reluisant » de l’accès à l’énergie au Burkina Faso, caractérisé non seulement par un faible taux d’accès aux combustibles modernes de cuisson, avec seulement 12% de la population qui utilisent les foyers améliorés, et moins de 5%, le gaz butane mais aussi, un faible taux de couverture électrique (moins de 30% de la population avaient accès à l’électricité en 2010). Et ce n’est pas tout, les énergies renouvelables, a-t-il renchéri, représentent à peine 1% du bilan énergétique national dominé par la biomasse et les hydrocarbures. Au chapitre des difficultés, M. Tou a souligné que des retards ont été constatés dans le déroulement du plan de plaidoyer, et sont imputés aux difficultés de planification des sessions. Toujours est-il que la gouverneure, Joséphine Kouara Apiou, a admis que « l’énergie constitue de nos jours un secteur pour lequel les notions d’accès et de gestion rationnelle et durable ont tout leur sens dans notre pays, si bien que le plaidoyer mené par les OSC trouve son importance ». Martin Van Dam, le coordonnateur du secteur énergie renouvelable à la SNV, a abondé dans le même sens, en soutenant que « l’accès à l’énergie et en particulier à l’énergie propre est un défi commun qui doit être porté par nous tous ». Pour lui, le Burkina Faso a pris une bonne direction vers les énergies renouvelables, avec un grand point d’attention sur l’efficacité énergétique. Visiblement satisfait des résultats de cette campagne, la coalition des OSC, par la voix de son chef de file, Mamadou Karama, n’entend pas s’arrêter en si bon chemin. En plus de travailler à formaliser leur structure dans un futur proche, elle ambitionne de servir de porte-flambeau à la coalition nationale des OSC pour les énergies renouvelables déjà existantes au plan national, pour mener des actions plus soutenues dans son ressort territorial.
Frédéric OUEDRAOGO