Le ministère de la Sécurité tient du 24 au 26 octobre 2017 à Ouagadougou, un forum national sur la sécurité sous le thème «Garantir la paix et la sécurité pour un développement durable du Burkina Faso : la nécessité d’une réforme du secteur de la sécurité». Plus de 600 participants issus des Forces de défense et de sécurité (FDS), des autorités politiques et administratives, des initiatives locales de sécurité, des Organisations de la société civile (OSC) et des experts, vont se pencher sur le système sécuritaire du Burkina Faso.
Le Burkina Faso veut se doter d’une politique sécuritaire qui tienne compte des aspirations, des préoccupations et des suggestions de toutes les couches socioprofessionnelles de la société. C’est l’intérêt du forum national sur la sécurité qui se tient à Ouagadougou, du 24 au 26 octobre 2017 sous le thème «Garantir la paix et la sécurité pour un développement durable du Burkina Faso : la nécessité d’une réforme du secteur de la sécurité».
Pendant trois jours, plus de 600 participants, composés d’experts nationaux et internationaux, d’autorités politiques et administratives, des Forces de défense et de sécurité (FDS), des initiatives locales de sécurité vont faire un diagnostic complet de la situation sécuritaire en vue de déterminer des axes stratégiques pour l’élaboration d’une politique nationale de sécurité. Pour le président du comité national d’organisation, le ministre d’Etat, Simon Compaoré, ministre de la Sécurité, ce forum est d’une nécessité au regard de la situation sécuritaire du Burkina Faso et de la sous-région, marquée par la montée du terrorisme et de l’extrémisme violent, l’incivisme, l’intolérance, la recrudescence des attaques à main armée et la criminalité urbaine qui génèrent un sentiment d’insécurité. «La sécurité est une condition essentielle pour l’exercice des libertés individuelle et collective. Elle est au centre des préoccupations des gouvernants et des citoyens. Au regard de cette situation, il est important que chaque acteur puisse apporter sa contribution dans cette guerre asymétrique engagée par des hommes sans foi ni loi, car la victoire sur l’insécurité ne peut s’obtenir que par une approche intégrée et inclusive», a indiqué le ministre de la Sécurité. C’est pourquoi, la démarche de ce forum a impliqué tous les acteurs avec le pré-forum et les fora régionaux en vue d’une large concertation pour une réforme profonde du secteur de la sécurité.
Pour le Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, patron de la cérémonie, ce forum doit parvenir à l’élaboration d’une véritable politique nationale de sécurité pour le Burkina Faso afin de répondre aux attentes des populations et des institutions en matière de sécurité et de consolider la nécessaire confiance entre les FDS et les populations.
Adapter les méthodes au contexte
Pour lui, le système de sécurité du pays des Hommes intègres n’a jamais été autant mis à l’épreuve avec la multiplication des attaques terroristes sur le sol burkinabè. «Au moment où nos populations et notre pays ont plus que jamais besoin de la paix pour promouvoir un développement économique et social harmonieux de la nation, l’insécurité ambiante et le terrorisme se dressent comme les obstacles majeurs à surmonter», a soutenu le chef de l’Etat.
A entendre le Président du Faso, l’état des lieux du secteur de la sécurité qui sera fait au cours de ce grand rendez-vous permettra d’obtenir une vue adéquate et réaliste des risques et des menaces pour les populations et les institutions. Au regard des moyens limités de l’Etat, le chef de l’Etat a appelé les acteurs nationaux du secteur à mutualiser leurs stratégies et optimiser leurs actions à travers une coordination, une synergie des efforts et une répartition effective des rôles en vue d’une meilleure défense des intérêts supérieurs de la Nation.
«Il nous faut adapter nos méthodes de travail à ce nouveau contexte sécuritaire local, national, régional et mondial. Notre engagement à cet égard reste plein et entier au sein du G5 Sahel dont l’opérationnalisation de la force conjointe est en cours pour lutter contre le terrorisme au Sahel», a affirmé Roch Marc Christian Kaboré.
Pour le chef de file des Partenaires techniques et financiers (PTF), section sécurité, Xavier Lapeyre de Cabane, ambassadeur de France au Burkina Faso, même si la position géopolitique du Burkina Faso est immuable et la situation sécuritaire dans les pays voisins est un fait qui échappe au pays, la réponse à apporter à la situation sécuritaire dépend des autorités burkinabè. Pour lui, les PTF peuvent apporter des conseils objectifs dans la lutte contre le terrorisme mais la manière d’organiser la sécurité intérieure et l’armée relève de la politique interne au pays. «Indépendamment de la situation sécuritaire au Sahel, le changement de régime politique dans votre pays, il y a trois ans, imposait une redéfinition des menaces auxquelles votre pays doit faire face et de la réponse que vous souhaitez apporter», a indiqué le diplomate français. Ce forum connaît la participation du représentant spécial du secrétaire général de l’ONU et chef de bureau des Nations unies en Afrique de l’Ouest et du Sahel, Mohamed Ibn Chambas, ainsi que des experts des Nations unies, de l’Union européenne et de l’USAID.
Lassané Osée OUEDRAOGO
Karim BADOLO