Ouagadougou - Le secteur bancaire marocain, la Royal Air Maroc et le corps diplomatique africain accrédité au Maroc ont désapprouvé samedi, les propos tenus la veille par le chef de la diplomatie algérienne, insinuant que des entreprises marocaines sont impliquées dans le transport et le blanchiment d’argent de la drogue.
Le vendredi 20 octobre 2017, lors de l’Université d’été du Forum des chefs d’Entreprises (FCE) à Alger, le chef de la diplomatie algérienne Abdelkader Messahel a estimé que «La Royal Air Maroc (la compagnie publique marocaine, ndlr) transporte autre chose que des passagers» et que «les banques marocaines, c’est le blanchiment de l’argent du haschisch (drogue)», en précisant que «ce sont des chefs d’Etats africains» qui lui ont fait ces confidences.
Dans un communiqué diffusé le lendemain, le secteur bancaire marocain s’est insurgé contre «ces allégations graves et mensongères».
«Le Groupement Professionnel des Banques du Maroc se réserve tous les droits de recours contre les graves déclarations du ministre des affaires étrangères d’Algérie’’, précise la faitière.
Pour la Royal Air Maroc, cette déclaration est «révélatrice d’une ignorance totale du secteur de l’aérien, qui est un environnement très réglementé par des instances internationales hautement qualifiées».
Elle soutient que ces déclarations ont été tenues incontestablement dans l’intention de nuire au rayonnement du Maroc à travers sa compagnie aérienne nationale.
Pour le Doyen du corps diplomatique africain accrédité à Rabat, M. Nimaga Ismaila, l’imputation par le ministre algérien de ces propos à des chefs d’Etat africains est «osée », « incompréhensible» et ne font « qu’envenimer la situation».
Aussi, il a indiqué que les chefs d’Etat africains se réuniront à Addis-Abeba bientôt, et que ce sera une occasion pour eux, d’exiger des «explications» sur leur implication dans de telles déclarations.
Rabat qui a jugé ces «propos affabulatoires» et «d’un niveau d’irresponsabilité sans précédent dans l’histoire des relations bilatérales», a rappelé son ambassadeur pour consultation.
Les relations entre le Maroc et l’Algérie sont souvent mises à rude épreuve, depuis que le premier revendique le Sahara occidental, tandis que le second défend la cause des indépendantistes.
Agence d’Information du Burkina
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