S’il y a une compétition sportive qui a toujours respecté son rendez-vous annuel, c’est bien le Tour du Faso. Mais depuis quelques années, elle se heurte à de grosses difficultés financières. A trois mois de la 27e édition, un comité paritaire vient d’être mis en place et ses membres sont issus du ministère des Sports et des Loisirs (MSL) et de la Fédération burkinabè de cyclisme (FBC). C’était le vendredi 10 juillet 2013 dans la salle de conférences du département des Sports.
C’est un arrêté du ministère des Sports et des Loisirs qui a décidé de la mise en place de ce comité paritaire de réflexion sur le Tour du Faso. Son but est de réfléchir sur l’organisation de cette grande compétition, d’élaborer des termes de référence (TDR), de mettre en place un comité de réflexion et de soumettre les conclusions des travaux aux autorités compétentes. Ledit comité est constitué des différents directeurs du MSL et des membres de la FBC. Le superviseur général est le secrétaire général du ministère des Sports et des Loisirs, Sory Ahmed Ouattara ou son représentant. Le président du comité paritaire est le conseiller technique, Vincent Tankoano et le coprésident, Alassane D.Ouangrawa, le président de la FBC.
Pour bien faire les choses, des personnes ressources ont été sollicitées et il s’agit de Laurent Bezault, d’Amaury Sport organisation (ASO), de Francis Ducreux, le régisseur du Tour du Faso et d'Aboubacar Tao du ministère des Sports et des Loisirs et ancien directeur national de la FBC. Dans son discours à l’occasion de l’installation de ce comité paritaire, le ministre des Sports et des Loisirs, le colonel Yacouba Ouédroago, a rappelé que c’est le 28 juin 1987 que notre pays lançait la première édition de son Tour international cycliste, qui connaîtra sa 27e édition en octobre prochain sans discontinuer.
Avec une telle durée de vie, a-t-il déclaré, on peut dire que cette compétition est mature et bien ancrée dans la panoplie des grands événements sportifs du continent. Toutefois, il note que cette compétition connaît des menaces à sa survie dont la plus importante demeure l’insuffisance des ressources financières. Selon lui, conscient de l’enjeu que représente le Tour du Faso, le gouvernement s’est engagé à accompagner financièrement son organisation depuis sa création. Cet appui financier, a précisé le colonel Yacouba Ouédraogo, s’est accru depuis 2009 pour atteindre 160 à 180 millions de F CFA après le départ d’ASO, le partenaire français qui a assisté le Tour du Faso pendant huit ans.
Pas de bilans financiers l’après Tour
Alors que le ministère des Sports et des Loisirs nourrissait le secret espoir et appelait de tous ses vœux des sources de financement pérennes, le colonel Yacouba Ouédraogo a dit qu’ils sont au regret de constater que le Tour du Faso s’enlise dans un endettement persistant auprès de ses prestataires sans qu’on puisse en évaluer l’ampleur faute de bilans financiers l’après-Tours. Cette situation, a-t-il relevé, est de nature à entamer la crédibilité de notre Tour et partant celui de notre pays dont l’image se trouve associée. Face à un tel constat, il a encore rappelé qu’il annonçait à la FBC lors de la cérémonie de récompenses aux lauréats du Tour du Faso 2012, qu’il avait enjoint les techniciens de son département de mener une réflexion prospective dans le sens de proposer des remèdes appropriés à cette situation.
Sa préoccupation, a-t-il précisé, est, du reste, partagée par le bureau exécutif de la FBC qui a suggéré la tenue d’une instance sur le Tour du Faso. C’est donc une nécessité, et pour le patron du département des Sports, il s’est avéré judicieux de créer cette commission paritaire pour se pencher sur les modalités de la tenue prochaine d’une concertation à l’échelle nationale où certaines structures étatiques, les clubs, les ligues, les sponsors, les hommes de médias et toutes les personnes ressources seront conviés à donner leur contribution à une nouvelle vision de l’organisation du Tour du Faso.
En attendant, la cérémonie de l’installation du comité paritaire de réflexion donne le top de départ de ces concertations à venir. S’adressant aux membres de ladite structure, il pense que c’est une responsabilité devant l’histoire qui leur interpelle. « Il s’agit de sauver une institution si chère aux Burkinabè et aux Africains, et il s’agit encore de lui donner de nouvelles orientations non seulement pour sa survie, mais aussi pour sa prospérité », a-t-il ajouté.
Le colonel Yacouba Ouédraogo attend des participants, un délai réaliste pour tenir compte de l’urgence et de l’importance de la question.