Le Balai citoyen a animé une conférence de presse, le vendredi 20 octobre 2017, à Ouagadougou, pour décliner les grands axes du colloque qu’il organisera sur le trentenaire de l’assassinat de Thomas Sankara.
Les 26 et 27 octobre 2017, à l’initiative de l’organisation de la société, le Balai citoyen, se tiendra, à Ouagadougou, un colloque sur le 30e anniversaire de l’assassinat du président Thomas Sankara. En prélude à ce rendez-vous qui va se dérouler autour du thème « La révolution burkinabè et l’héritage de Thomas Sankara », les premiers responsables du mouvement citoyen ont animé une conférence de presse, dans la soirée du vendredi 20 octobre 2017, pour expliquer son objectif et ses articulations. Plus qu’une commémoration, a déclaré le conférencier, Serge Bambara alias Smockey, le Balai citoyen s’est assigné le devoir d’initier des actions qui participent à vulgariser et à sauvegarder la pensée sankariste.
« Thomas Sankara s’est imposé comme l’acteur dont la vision de la gestion des affaires publiques sied à toute gouvernance qui se veut vertueuse et respectueuse des peuples. Au regard de l’importance qu’a pris cet acteur dans le débat public national et international, il convient de trouver un cadre de rencontre adéquat pour mettre en discussion son action et son idéal », a déclaré Serge Bambara. C’est dans cette optique que le Balai citoyen a créé ce cadre d’expression qu’est le colloque afin de permettre aux acteurs politiques et syndicaux, scientifiques, chercheurs… de débattre « sans complaisance » sur la politique révolutionnaire conduite par Thomas Sankara. Ce colloque, ouvert à toutes les sensibilités, a pour objectif, selon le conférencier, de susciter un débat contradictoire et objectif sur les quatre années de la révolution afin de connaître ses aspects positifs et ses limites.
« Des acteurs de la période révolutionnaire feront des témoignages sur leur participation à cette expérience, leurs actions, leurs points d’accord et de discordance avec le leader de la révolution. Des participants du Burkina Faso, du Mali, de la Côte d’Ivoire, du Sénégal, du Niger, du Togo, de la France, etc. sont attendus », a-t-il précisé. Les échanges vont se dérouler autour de six principaux axes durant les deux jours. Au niveau de l’axe 1, il s’agira d’interroger les souvenirs que les acteurs et les témoins de la « révolution sankariste » ont gardé de l’événement, 30 ans plus tard. L’axe 2 va appréhender la manière dont l’idéal sankariste est approprié, réinterprété et disputé par les différents acteurs. Le volet 3 portera sur l’homme, son charisme, ses logiques de séduction et de mobilisation.
La conception sankariste de l’économie et du développement sera débattue au niveau de l’axe 4. L’idéal géopolitique de Sankara à l’ère de la mondialisation sera abordé au point 5. Le volet 6 porte sur la révolution sankariste et création d’un homme nouveau. La conception de l’éducation, de l’école et des valeurs sera discutée à ce niveau. La famille de Thomas Sankara prendra-t-elle part au colloque ? « Nous avons pris le soin d’entrer en contact avec la famille et nous avons transmis également des correspondances », ont répondu les conférenciers. Et Serge Bambara de préciser que des efforts sont initiés pour convaincre la famille à participer au colloque.
Karim BADOLO