Cette semaine, le second volet de la lutte des femmes africaines contre les fistules obstétricales, à travers une visite du centre d’accueil de la Fondation Rama, dans le village de Sabtoana, l’un des 36 villages de la commune rurale de Komsilga, à 27 kilomètres de Ouagadougou, au Burkina Faso.
La fistule obstétricale se définit comme la constitution d’une communication anormale (une fistule) entre la vessie et le vagin (fistule vésico-vaginale) ou entre la vessie et le rectum (fistule vésico-rectale) survenant à la suite d’une grossesse compliquée ou d’un accouchement qui se passe mal. Cette maladie, qui a disparu des pays occidentaux depuis plus d’un siècle, fait encore des victimes dans les Nations en développement, dont celles de l’Afrique pour plusieurs raisons. Selon les chiffres, plus deux de millions de femmes souffrent encore de cette maladie dite de la honte dans les pays en développement, et 500 mille nouveaux cas apparaissent chaque année.
Maladie humiliante s’il en est, on est écœuré de savoir qu’elle est évitable. Et encore plus, parce qu’elle entraîne des conséquences sociales dramatiques pour celles qui en sont atteintes. Ces femmes martyrisées dans leur corps et leur âme, sont répudiées par la famille du mari, et rejetées par leurs propres familles, aussi bien paternelle que maternelle. Une boucle mortelle, en somme. Abîmée physiquement par la société, la femme se retrouve dans la position d’accusée, c’est-à-dire en dehors de tous les circuits traditionnels de solidarité. Et chacun sait qu’une paysanne chassée de sa terre se retrouve sans ressource. Et c’est pour lutter contre tous ces maux, qu’est née la Fondation Rama qui a créé ce centre d’accueil que nous visitons.
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