L’Institut national de la statistique et de la démographie a, au cours d’un atelier, restitué les résultats de sa toute première enquête nationale sur le secteur de l’orpaillage, le jeudi 19 octobre 2017, à Ouagadougou.
Des données existent désormais au Burkina Faso sur l’exploitation artisanale de l’or. Elles ont été produites par l’Institut national de la statistique et de la démographie (INSD) à travers une Enquête nationale sur le secteur de l’orpaillage (ENSO) engagée depuis septembre 2016. Pour restituer les résultats, l’INSD a organisé un atelier, le jeudi 19 octobre 2017, à Ouagadougou. Selon la directrice générale adjointe de l’INSD (DGA), Aissata Sané/Congo, représentant le directeur général, l’ENSO est une première au Burkina Faso avec pour but le changement de base des comptes nationaux. Il s’agit, a-t-elle précisé, de cerner les sources utiles pour mieux rendre compte de la structure et du fonctionnement de l’économie nationale. A ce titre, la DGA de l’INSD a indiqué que le gouvernement burkinabè a entrepris des enquêtes d’envergure dont celle sur le secteur de l’orpaillage qui a une part importante dans l’économie burkinabè. En effet, le Burkina Faso compte 438 sites d’orpaillage fonctionnels. Il ressort de l’enquête réalisée sur 104 sites avec un taux de collecte de 95%, qu’en 2016, la production artisanale d’or a été estimée à 9,5 t d’or à hauteur de plus de 230 milliards de FCFA. Ce montant provient d’activités de production d’or des régions du Sud-Ouest (118, 7 milliards de FCFA), du Nord (53, 9 milliards de FCFA), du Centre-Est (13,5 milliards de FCFA), etc. Aussi, l’effectif total des emplois directs générés est estimé à 140 196 personnes dont 114 879 dans l’exploitation d’or, 22 037 dans la prestation de concassage, broyage, lavage, etc., et 3 280 dans l’achat de l’or produit. Les investissements impulsés par les régions du Sud-Ouest et du Nord (62,4% du total d’investissements pour les deux régions) se sont élevés à près de 7 milliards de FCFA. L’enquête révèle également une production annuelle en commerce d’or de 11, 2 milliards de FCFA. De l’avis de la secrétaire d’Etat chargée de l’aménagement du territoire, Pauline Zouré, ces statistiques qui orientent les prises de décisions et les choix stratégiques, constituent un pan important de l’économie burkinabè. Foi de la secrétaire d’Etat chargée de l’aménagement du territoire, la réalisation de cette collecte de données va combler un déficit d’informations. «En effet, l’ENSO va contribuer à une meilleure estimation du Produit intérieur brut (PIB) et de mieux traduire la contribution du secteur de l’extraction informelle à la croissance du PIB», a-t-elle affirmé. Pauline Zouré a, par ailleurs, informé de l’existence d’une politique d’encadrement des différents acteurs, à savoir leur formation aux risques encourus. L’ENSO a été réalisée grâce à l’appui des Partenaires techniques et financiers (PTF) notamment, le Fonds monétaire international (FMI). Pour sa représentante, Mame Astou Diouf-Sow, le Fonds se félicite de cette production de statistiques sur l’exploitation artisanale de l’or au Burkina Faso. «La production de statistiques permet de mieux élaborer les politiques économiques en termes d’évaluation de leurs impacts», a-t-elle signifié. Aux dires de la représentante du FMI, ces chiffres viennent effacer la sous-estimation du secteur de l’orpaillage au Burkina Faso. La prochaine étape, a-t-elle rassuré, est de prendre en compte ces nouvelles données afin d’estimer la croissance du pays.
Boukary BONKOUNGOU