La communauté internationale commémorait le 10 octobre dernier, la journée mondiale de la santé mentale sous le thème « la santé mentale au travail ». Un thème qui se justifie par le fait qu’au cours de la vie adulte, nous passons une grande partie de notre temps au travail. Ce qui constitue un facteur déterminant de notre bien-être général.
Or la dépression et les troubles de l’anxiété sont des problèmes courants de santé mentale qui agissent sur notre capacité à travailler et sur notre productivité. Et selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), « les employés et les dirigeants qui mettent en place des initiatives de promotion de la santé mentale au travail et qui soutiennent les employés ayant des troubles mentaux observent une amélioration de la santé des employés mais aussi de leur productivité. » D’où la nécessité non seulement de renforcer l’éducation et la sensibilisation en matière de santé mentale mais aussi de lutter contre la stigmatisation et le rejet des personnes souffrant de pathologies mentales, notamment la dépression.
La dépression et ses conséquences sur l’économie mondiale
Le terme « dépression », est souvent employé à tort dans le langage courant pour décrire les inévitables périodes de tristesse, d’ennui et de mélancolie que nous sommes tous appelés à vivre à un moment ou à un autre. En effet, tous autant que nous sommes, chacun peut traverser des périodes de tristesse, de solitude ou de malheur qui font partie de la vie normale.
Mais la dépression en tant que maladie se caractérise, certes, par une grande tristesse, mais pire par un sentiment de désespoir, une perte de motivation et de faculté de décision, une diminution du sentiment de plaisir, des troubles alimentaires et du sommeil, des pensées morbides et l’impression de ne pas avoir de valeur en tant qu’individu.
Ainsi, la personne dépressive entretient des pensées négatives et dévalorisantes à son propre sujet ; des pensées du genre « je suis vraiment nul », « je n’y arriverai jamais », « je déteste ce que je suis ». En réalité, elle se sent sans valeur, n’a plus d’intérêt pour des activités autrefois appréciées et a du mal à se projeter dans l’avenir.
La dépression survient généralement sous forme de périodes dépressives qui peuvent durer des semaines, des mois voire des années. Selon l’intensité des symptômes, la dépression sera qualifiée de légère, modérée ou majeur, c’est-à-dire grave. Dans les cas les plus graves, elle peut conduire au suicide, d’où justement l’importance de la prise en charge rapide et adéquate.
Dans le monde, on estime à plus de 300 millions le nombre de personnes souffrant de dépression, la principale cause d’incapacité, tandis que plus de 260 millions de personnes présentent des troubles de l’anxiété. Et selon une étude récente menée par l’OMS, il ressort que la dépression et les troubles de l’anxiété coûtent à l’économie mondiale 1000 milliards de dollars US par an en perte de productivité.
Les causes et les formes de trouble dépressif
Suite à des études réalisées à long terme sur des familles ainsi que sur des jumeaux, l’on a pu démontrer que la dépression comporte une certaine composante génétique, même si des gènes précis impliqués dans cette maladie n’ont pu être identifiés de. Et bien que la biologie du cerveau soit complexe, on observe chez les personnes dépressives un déficit ou un déséquilibre de certains neurotransmetteurs comme la sérotonine
Et une chose est certaine, les événements de la vie tels que la perte d’un proche, le divorce, une maladie, la perte de son emploi ou tout autre traumatisme peut déclencher une dépression chez les personnes prédisposées à la maladie. De même, les mauvais traitements ou les traumatismes vécus dans l’enfance rendent plus vulnérable à la dépression à l’âge adulte et il peut y avoir plusieurs types de troubles dépressifs. L’on distingue les troubles dépressifs majeurs caractérisés par un ou plusieurs épisodes dépressifs, les troubles dysthymiques considérées en tant que dépressions chroniques, mais qui sont moins sévères que les dépressions cliniques, et les troubles dépressifs non spécifiés qui sont des troubles de l’adaptation avec humeur dépressive ou des troubles de l’adaptation avec humeur à la fois anxieuse et dépressive.
Les complications possibles de la dépression comprennent entre autres la récidive de dépression qui concerne 50% des personnes ayant vécu une dépression, la persistance de symptôme résiduel pour les cas où la dépression ne se guérit pas entièrement, le passage à la dépression chronique, le risque de suicide (la dépression est la première cause de suicide, environ 70%), l’anxiété, la dépendance aux stupéfiants (alcool, cannabis, cocaïne, somnifères ou tranquillisants, etc.), ainsi que l’augmentation du risque de certaines maladies, surtout cardiovasculaires et le diabète.
Toutefois, l’on peut guérir de la dépression. En effet 90% des cas de dépression peuvent être guéris ou à défaut équilibrés si la maladie est bien diagnostiquée ; le traitement pouvant aller de la prise d’antidépresseurs à la psychothérapie, c’est-à-dire le traitement par l’entretien, l’éducation du patient à connaitre sa maladie et son traitement.
La journée mondiale de la santé mentale est célébrée le 10 octobre de chaque année depuis 1992. Elle est consacrée à l’éducation la santé mentale et à la sensibilisation du public contre la stigmatisation envers les personnes souffrant de cette maladie.
Ministère de la Santé