Le secrétariat permanent du conseil national pour le développement à travers son projet Initiative pauvreté- environnement phase2 (IEP2) tient, du 17 au 20 octobre à Koudougou, un atelier sur la formation des acteurs et partenaires du Burkina Faso sur la budgétisation des liens pauvreté- environnement et du changement climatique au niveau national et local.
Le Burkina Faso, à l’instar d’autres pays africains, notamment le Mali et la Mauritanie, est engagé dans des processus de réformes de son système de gestion des finances publiques. Des réformes qui sont principalement destinées à améliorer la mobilisation des ressources et à renforcer l’efficacité et l’efficience des dépenses publiques. Les principaux objectifs de ces réformes incluent le renforcement des liens entre la stratégie nationale de développement, les stratégies et plans d’actions sectoriels et le budget de l’Etat, à travers la mise en place d’une budgétisation efficace et crédible basée sur les politiques publiques, l’amélioration de l’exhaustivité et de la transparence du budget de l’Etat, le renforcement de la mobilisation des ressources et de la prévisibilité budgétaire, l’amélioration de la redevabilité à travers la qualité des états financiers et comptables , de l’information et des rapports financiers.
Il y a également la mise en place de dispositif de contrôles internes et de gestion, et l’intégration dans le budget de l’Etat les dépenses d’investissements financées sur les ressources extérieures. L’ensemble de ces problématiques ont été prises en compte par les six directives constituant le nouveau cadre harmonisé de gestion des finances publiques dans les huit Etats-membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Ces directives ont fait l’objet d’une transposition dans le droit interne de chaque Etat- membre, et s’inspirent des normes internationales et des bonnes pratiques en la matière.
L’une des principales innovations de ces directives est l’introduction de la programmation pluriannuelle et le budget-programme afin de renforcer les liens entre la planification et la budgétisation. Aussi, les trois pays concernés que sont le Burkina Faso, le Mali et de la Mauritanie ont adopté des cadres de développement durable intégrant la vision 2063 de l’Union africaine, l’Agenda : «l’Afrique que nous voulons, l’Agenda 2030», l’Accord de Paris sur le changement climatique, et le plan d’actions d’Addis-Abeba sur le financement du développement durable. Ces engagements en matière de développement durable ont été pris en compte dans les plans nationaux de développement du Burkina Faso, notamment dans le PNDES pour la période juillet 2016-juin 2020), du Mali (CREDD 2016-2018) et de la Mauritanie (SCAPP 2017 –2030 – en cours de finalisation). La mise en œuvre de ces plans va se faire à travers des stratégies, plans sectoriels et de plans d’actions des collectivités locales, suite à la mobilisation de fonds à travers les budgets annuels.
Renforcer les capacités des DAF et des DGESS
Pour ce qui concerne le Burkina Faso, le ministère de l’Econome et des finances en collaboration avec le département en charge de l’environnement, travaillent depuis plusieurs années pour intégrer les liens pauvreté - environnement et le changement climatique dans les différentes étapes du processus de planification et de budgétisation. L’objectif est d’améliorer la gestion de l’environnement et des ressources naturelles et intégrer la problématique du changement climatique pour contribuer à la réduction de la pauvreté et au développement durable et inclusif.
Avec l’appui du programme Initiative pauvreté environnement (IPE), du PNUD et du PNUE, dans les trois pays concernés, les ministères de l’Economie et des finances et ceux de l’Environnement ont initié des activités centrées sur l’amélioration de la prise en compte de la durabilité environnementale et du changement climatique dans les processus de budgétisation et les systèmes de gestion des finances publiques aux niveaux national, sectoriel et local. Aussi, il a été recommandé après un atelier tenu à Dakar, le renforcement des capacités des acteurs nationaux et notamment du ministère des finances, les DGESS et les DAF des différents ministères et des partenaires à l’effet d’une intégration efficace des liens pauvreté- environnement et le changement climatique dans le système des finances publiques au niveau national et local. C’est ce qui justifie la tenue de l’atelier de Koudougou qui regroupe quatre- vingt- dix participants venus de différentes structures et départements ministériels. Durant quatre jours de travaux, l’objectif principal de l’atelier est de renforcer les capacités des acteurs des ministères de l’Economie et des finances, des DGESS, des DAF et des partenaires à intégrer les liens pauvreté- environnement et le changement climatique dans les systèmes de finances publiques et, en particulier la budgétisation dans les politiques sectorielles, les plans communaux et régionaux de développement.
Des objectifs spécifiques non moins importants sont également poursuivis par la tenue de cet atelier de Koudougou. En procédant à l’ouverture de l’atelier, le directeur de cabinet du ministre de l’Economie M. Rasmané Ouédraogo a indiqué que la rencontre de Koudougou s’inscrit dans la mise en œuvre du projet initiative pauvreté-environnement qui est une initiative conjointe du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et du Programme des nations unies pour l’environnement (PNUE). Un projet qui, selon lui, couvre trente- trois pays dans le monde et dix pays en Afrique dont son but est d’intégrer les liens pauvreté-environnement, genre, changement climatique dans les processus de planification et de budgétisation aussi bien au niveau central que décentralisé à l’effet d’accélérer l’atteinte des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) et partant des Objectifs du développement durable (ODD) pour une croissance durable et inclusive.
François KABORE