Le ministère de l’Environnement, de l’Economie verte et du Changement climatique a lancé, le jeudi 12 octobre 2017 à Léo, la deuxième phase du Programme d’appui à la valorisation des produits forestiers non ligneux (PFNL2).
Face aux caprices de plus en plus récurrents de la pluviométrie qui compromettent les récoltes, le Ministère de l’Environnement, de l’Economie verte et du Changement climatique (MEEVCC) a décidé de miser sur les Produits forestiers non ligneux (PFNL) pour assurer la sécurité alimentaire au Burkina Faso. Cela s’est traduit par la formulation du programme d’appui à la valorisation des produits forestiers non ligneux. Après le « succès » de la première phase mis en œuvre de 2012 à 2016, la deuxième phase du programme (PFNL2) a été lancée, le jeudi 12 octobre 2017, à Léo, capitale de la Sissili. Selon le chargé de mission au MEEVCC, Youssouf Ouattara, représentant son ministre, les PFNL entrent dans l’alimentation et l’équilibre nutritionnel de plus de 43,4% des ménages, interviennent dans les soins sanitaires de 75 à 90% des Burkinabè, procurent 23% des revenus aux ménages ruraux et ce, après l’agriculture (37%) et l’élevage (24%). « Leur valorisation est donc bénéfique à tout point de vue », a-t-il justifié. Ainsi, la phase 2 consistera, à ses dires, à améliorer et diversifier les revenus des ménages ruraux ainsi que les cadres politique, législatif, règlementaire et institutionnel des ressources naturelles, à accroître la production et la consommation des produits forestiers non ligneux dans un contexte de gestion durable des ressources forestières. De ce fait, il est prévu la production de 95 942 tonnes de PFNL, la formation de 100 formateurs endogènes et de 27 000 acteurs, l’organisation de 16 voyages d’étude au profit de 400 personnes, la mise en terre de 32 000 plants d’espèces pourvoyeuses de PFNL. Au cours des quatre années que va durer la phase 2, la mise en place de 200 jardins nutritifs, la sensibilisation de 5 200 ménages à l’éducation nutritionnelle et 20 000 acteurs aux bonnes pratiques de préservation des récoltes des PFNL, l’équipement de 75 organisations socioprofessionnelles de transformation des PFNL, l’accompagnement en services financiers d’une vingtaine d’organisations bénéficiaires… sont aussi au menu. La réalisation de toutes ses activités et le suivi opérationnel des résultats dans les quatre régions bénéficiaires que sont le Centre-Nord, le Centre-Ouest, le Nord et le Sud-Ouest ont été confiés à l’ONG Tree Aid, la direction générale de l’économie verte et les directions régionales du MEEVCC concernées.
2, 7 milliards de F CFA octroyés par la Suisse
« D’ores et déjà, je puis vous rassurer que le gouvernement, à travers mon département, mettra tout en œuvre pour accompagner la bonne exécution de cette phase afin de garantir des financements supplémentaires en vue d’une mise à l’échelle », a promis M.Ouattara. Ces propos ont rassuré la directrice suppléante du bureau de la coopération suisse au Burkina Faso, Dominique Crivelli. Pour elle, ce sont les bons résultats obtenus par la phase 1 du projet qui ont amené son pays à débloquer le budget de la présente phase qui s’élève à environ 2, 7 milliards de F CFA. Au titre des acquis qui ont convaincu la Suisse, le MEEVCC a cité la création de 173 jardins nutritifs, des sensibilisations qui ont permis à 13 727 personnes regroupées dans 161 organisations paysannes de diversifier leurs sources d’apport alimentaire et nutritionnel grâce aux PFNL. L’accroissement de la capacité de production de 75 000 membres de groupements de production et de transformation, l’augmentation de 43% en deux ans des bénéfices de l’Association pour la promotion de la femme et de l’enfant (APFE) de Latodin dans la région du Nord, etc. ; sont autant d’acquis qui sont mis à l’actif de la première phase du programme. « Le PFNL2 s’inscrit dans la continuité des appuis que nous accordons à l’Etat burkinabè dans le domaine du développement rural et de la sécurité alimentaire. Cela traduit aussi l’excellence des relations entre les deux pays », a expliqué Mme Crivelli. Les bénéficiaires, par la voix de leur représentante, Mamounata Aouba, de la fédération Nununa ont traduit leur reconnaissance au gouvernement et au pays ami bienfaiteur. Cette dernière a souligné que le PFNL2 permettra aux transformateurs d’accroître leurs capacités de productions et de diversifier leurs produits. Toutefois, elle a relevé des difficultés. Il s’agit du manque d’équipements adéquats, de marché et d’emballages attractifs. En attendant la résolution de ces problèmes, les transformateurs ont démontré leur savoir-faire en donnant aux hôtes du jour des produits faits à base de moringa, d’amandes de karité et de graine de néré.
Eliane SOME