Les responsables de la Nouvelle alliance du Faso (NAFA) étaient face aux journalistes le 13 octobre 2017 au siège du parti à Ouagadougou. Par une conférence de presse, ils ont réagi à la liberté provisoire, «qui n’en est pas une », accordée au général Djibrill Bassolé. Ils parlent plutôt d’un enlèvement et d’une séquestration de leur leader dans une concession isolée, laquelle ressemble à un Guantanamo burkinabè.
Longtemps réclamée au cours de marches et de meetings, la liberté provisoire accordée à Djibrill Bassolé devrait être source de satisfaction pour les militantes et les militants de la Nouvelle alliance du Faso (NAFA).
Cependant, cette liberté provisoire a un goût d’inachevé, car, selon le président par intérim dudit parti, Mamadou Dicko, l’ancien ministre des Affaires étrangères de Blaise Compaoré a quitté la Maison d’arrêt et de correction des armées (MACA) mais est toujours en prison.
Il a indiqué que cette liberté provisoire n’en est pas une. La NAFA, a-t-il ajouté, a été surprise de l’enlèvement et de la séquestration du général Bassolé dans la nuit du 11 octobre 2017. Leur leader se trouverait dans une concession isolée, dont les réfections sont en cours. «Il est dans une résidence ultra-surveillée», à en croire Mamadou Dicko.
De plus, la notion d’assignation à résidence surveillée ne peut s’appliquer au général, à écouter le président par intérim de la NAFA. Pour lui, ce n’est ni plus ni moins qu’une détention arbitraire. Il s’est remémoré une déclaration de l’actuel ministre de la Justice, René Bagoro, qui disait ceci dans L’Obs. : « Dans notre arsenal juridique, la notion de résidence surveillée n’existe pas pour le moment. Alors le faire serait une détention arbitraire, car aucun texte ne l’encadre. »
C’était dans la parution du 27 septembre 2016, a-t-il précisé. Par contre, il a signifié qu’aux termes de l’article 100 du Code de justice militaire, cette notion ne s’applique qu’aux étrangers ou aux nationaux ayant porté atteinte à la sûreté de l’Etat. Un chef d’accusation dont Djibrill Bassolé a été exempté en juin 2017, n’étant plus poursuivi que pour trahison.
Il a soutenu que « le dossier Djibrill Bassolé est juridiquement vide et n’a de fond que la volonté de nuire à un adversaire politique redouté ». Mamadou Dicko a aussi saisi l’occasion pour lancer des piques à des organisations «malintentionnées» qui devraient jouer leur rôle de veille citoyenne sans esprit partisan.
Aboubacar Dermé