Du 2 au 6 octobre 2017, s’est tenue à Addis Abéba, en Ethiopie, la 2ͤ session ordinaire du Comité technique spécialisé (CTS) de l’Union africaine (UA) sur l'agriculture, le développement rural, l’eau et l'environnement. Le ministre de l’Agriculture et des Aménagements hydrauliques, Jacob Ouédraogo, a participé, à cette rencontre au cours de laquelle le Burkina Faso a été porté à la tête de la session ministérielle dudit comité.
«Promouvoir la durabilité de l’environnement et la transformation agricole en vue d’atteindre la sécurité alimentaire et nutritionnelle dans le cadre de l’Agenda 2063 », c’est le thème qui a réuni les experts et ministres africains en charge de l’Agriculture, de l’environnement, de l’eau et du développement rural dans la capitale éthiopienne. L'objectif de cette rencontre est de trouver les voies et moyens pour booster l'agriculture en Afrique, conformément aux engagements pris par les chefs d’Etat du continent en juin 2014 à Malabo. En effet, les dirigeants africains se sont engagés en juin 2014, à Malabo en Guinée Equatoriale, à améliorer le financement des investissements dans l’agriculture par l’octroi de 10% des dépenses publiques dans le secteur agricole en vue d’éradiquer la faim et la pauvreté d’ici à 2025. Ils ont également décidé de mettre en place et / ou renforcer les partenariats inclusifs entre les secteurs public et privé pour des chaînes de valeur d’au moins cinq (05) produits agricoles prioritaires qui ont une forte liaison avec les petites exploitations agricoles, créer des opportunités d’emploi pour au moins 30% des jeunes dans les chaînes de valeur ajoutée.
Aussi, chaque Etat se doit-il de faciliter une participation pleine et effective des femmes et des jeunes dans l’agro-industrie lucrative et attractive. C’est ainsi qu’en 2015, le Comité technique spécialisé (CTS), sur l'agriculture, le développement rural, l’eau et l'environnement, à l’issue de sa première session, a fait des recommandations, parmi lesquelles les questions liées à la terre, à l’eau, l’environnement, la flore, la faune, le climat et la stratégie nationale intégrée de l’Afrique.
Trois ans après la Déclaration de Malabo, il est important de faire l’évaluation de ces mesures et recommandations prises. Selon les experts, même si certains pays dont le Burkina Faso, consacrent 10% de leurs dépenses nationales au secteur agricole, des efforts doivent être davantage faits en vue d’accélérer la croissance agricole, renforcer la résilience et assurer une production durable et une meilleure gestion des risques et alertes précoces. Ainsi, estiment-ils au moins 100 millions de dollars sont nécessaires pour appuyer les programmes quinquennaux nationaux pour le développement de l’agriculture. Pour le ministre burkinabè de l’agriculture, Jacob Ouédraogo, Président du CTS, il faut travailler à inverser la courbe de la faim et de la malnutrition, car le dernier rapport sur « l’Etat de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde » relève que la situation en matière de sécurité alimentaire a empiré dans certaines régions de l’Afrique sub-saharienne ; l’Afrique est aussi la région où la prévalence de la sous-alimentation est la plus élevée. « Les défis de notre continent sont nombreux et nos populations ont soif de résultats concrets » a-t-il ajouté, avant de poursuivre : « nous invitons nos Etats à accélérer la mise en place des mesures visant à faciliter la prise en compte des jeunes et des femmes dans le développement agricole et rural et la lutte contre les effets du changement climatique notamment ». Il a aussi lancé un appel aux organes compétents de l’Union africaine à accélérer la mise en place du Fonds africain de la jeunesse créé lors du 29e Sommet de l’Union africaine car relève-t-il, les questions de développement agricole et rural sont au centre des préoccupations et de l’agenda 2063 de l’Union Africaine.
C’est pourquoi, il recommande la prise en compte de la science et de la technologie dans les domaines de l’agriculture, le développement rural, l’eau et l’environnement. Tout en encourageant la coopération Sud-Sud, le ministre Jacob Ouédraogo a plaidé pour une plus grande implication des partenaires techniques et financiers en vue de permettre la réalisation de l’aspiration 1 de l’Agenda 2063 qui est de contribuer à l’avènement d’« Une Afrique prospère basée sur la croissance inclusive et le développement durable ».
Le Burkina Faso qui a été élu président du Comité technique spécialisé sur l’agriculture, le développement rural, l’eau et l’environnement est chargé durant les deux années de son mandat, de la supervision, du suivi, de l'évaluation et de la mise en œuvre des décisions prises par les organes de l'Union africaine. Il sera également tenu d’assurer la coordination et l’harmonisation des projets et des programmes et d’examiner les documents stratégiques avant de les soumettre pour approbation par les instances compétentes de l’Organisation panafricaine.
La configuration des Comités Techniques Spécialisés et les modalités de leur opérationnalisation en tant qu'organes de l'Union africaine ont été adoptées en janvier 2009 et en juillet 2011 lors de l'Assemblée des Chefs d'Etat et de Gouvernement de l'UA. Ces Comités Techniques Spécialisés se réunissent tous les deux ans pour examiner la mise en œuvre des recommandations issues du dernier CTS.
Aline Verlaine ZOROM
Ambassade, Mission Permanente du
Burkina Faso en Ethiopie.