Des responsables d’un projet dénommé « Initiatives jeunes leaders de la Francophonie », ont animé le lundi 9 octobre 2017 à Ouagadougou, une conférence de presse au cours de laquelle ils ont informé de sa mise en œuvre, en septembre 2018.
Les jeunes et les femmes de moins de 35 ans au Burkina Faso, de niveau secondaire vont, en septembre 2018, bénéficier d’un projet dénommé ‘’Initiative jeunes leaders de la Francophonie (IJLF)’’. Pour porter l’information de sa mise en œuvre à la connaissance de l’opinion publique nationale, ses initiateurs ont animé, le lundi 9 octobre 2017 à Ouagadougou, une conférence de presse. Selon la coordonnatrice de l’IJLF, Lucille Landry, ce projet quinquennal (2017-2022) est une initiative canadienne lancée en 2014 lors du XVe sommet de la Francophonie à Dakar au Sénégal. Cet ‘’ambitieux’’ projet, financé par le gouvernement fédéral canadien à hauteur de huit millions de dollars canadiens enregistre, aux dires de ses responsables, trois partenaires. Il s’agit de l’Université de Moncton (Canada) qui est le maître d’œuvre, des Hautes études commerciales de Montréal (HEC/Montréal) et de l’Agence universitaire de la francophonie (AUF). Pour les responsables de l’initiative, elle s’inspire de l’engagement des chefs d’Etats africains à renforcer l’action économique dans l’espace francophone ainsi que la coopération et la solidarité en faveur de l’insertion professionnelle des groupes-cibles. « Dans ce contexte, l’Université de Moncton, de concert avec ses partenaires du consortium ont développé l’IJLF, un projet privilégiant la formation et l’accompagnement de jeunes entrepreneurs dans le processus visant à créer leur entreprise », a souligné la coordonnatrice du projet. Le projet sera mis en œuvre dans quatre pays en voie de développement qui reçoivent l’aide du Canada à savoir le Bénin, le Burkina Faso, le Sénégal et Haïti. L’objectif principal de l’IJLF, à entendre sa coordonnatrice, est de contribuer à la création d’emplois par le développement en particulier de l’entrepreneuriat collectif et féminin. «L’IJLF est en lien direct avec la volonté du gouvernement du Canada de soutenir les priorités globales de la Francophonie, notamment celles favorisant l’insertion socioéconomique des femmes et des jeunes en misant sur leur capacité d’innovation et leur esprit d’entreprise», a-t-elle précisé. De façon plus spécifique, l’IJLF, a-t-elle, indiqué, s’adresse notamment aux personnes vulnérables dont des personnes mal préparées aux études post secondaires, des chômeurs et des jeunes à faible revenu. Mme Landry a donc souhaité la participation d’environ 50% de femmes et de jeunes vulnérables qui ont au minimum le niveau secondaire.
240 entreprises à créer dans quatre pays
Toutefois, à l’entendre, le projet reste flexible sur le critère d’âge et en conséquence, les personnes qui ont plus de 35 ans peuvent être acceptées. « Nous sommes également flexibles sur le critère de diplôme pour donner plus de chance aux jeunes qui ont des diplômes post secondaire par exemple la Licence », a-t-elle ajouté. Le projet IJLF, ont décliné ses responsables, comporte trois phases. La première composante est la formation générale en comptabilité, en entreprenariat, en gestion, en finances, etc., non-certifiante de 10 000 participants dans les quatre pays dont environ 2500 participants au Burkina Faso. La deuxième phase va concerner la rédaction d’un plan d’affaires par des participants sélectionnés à l’étape précédente, aidés d’accompagnateurs canadiens et locaux. Quant à la troisième phase, elle va consister en la création d’entreprise. Pour le responsable par intérim du Campus numérique francophone (CNF) de Ouagadougou, Théophile Ouangrawa, à ce propos, des centres d’excellence en entreprenariat vont être à la disposition des participants pour les aider à monter leurs entreprises et assurer le suivi et la gestion pendant au maximum, deux ans. «Nous pourrons aussi offrir notre accompagnement aux jeunes qui ont déjà leurs entreprises mais qui manquent d’accompagnement supplémentaire. En plus, les participants qui auront suivi la totalité du projet recevront une attestation», a-t-il assuré. A terme, il s’agit, selon les initiateurs du projet, de créer 240 entreprises dans les quatre pays pour environ une soixantaine d’entreprises au Burkina Faso. Pour toucher tout le territoire national, M. Ouangrawa a affirmé que le partenariat avec le CNF va permettre des formations à distance pour tous ceux qui ont Internet dans les autres localités du Burkina Faso. «Nous avons aussi un campus numérique partenaire à Bobo-Dioulasso et on verra dans la mesure du possible comment délocaliser la formation pour ne pas se focaliser uniquement à Ouagadougou et permettre à des apprenants d’autres provinces de participer au projet», a-t-il dit. Aux dires d’un membre du comité exécutif du projet, Serge Lalonde, sont concernés par l’initiative, l’agroalimentaire, l’énergie solaire photovoltaïque, les mines et le secteur du numérique. Le projet IJLF s’insère dans la planification stratégique 2017-2021 de l’AUF qui va mobiliser son expertise, ses partenaires et son réseau (plus de 800 universités internationales francophones et deux centres de recherche du Burkina Faso) pour accompagner la mise en œuvre du projet.
Boukary BONKOUNGOU