La deuxième édition des Rencontres Africaines, volet Afrique du Nord, se tient les 5 et 6 octobre 2017, à Tunis, dans la capitale de la Tunisie. Organisé autour du thème, « pour une coopération solidaire, durable et bénéfique entre l’Afrique et la France » ce forum connait la participation de plus d’un millier d’hommes d’affaires et d’investisseurs d’Afrique et de France.
En inaugurant les travaux des Rencontres Africa 2017, le jeudi 5 octobre, à Tunis, avec ses homologues, les Premiers ministres, Youssef Chahed (Tunisie) et Philippe Edouard (France),Paul Kaba Thiéba a saisi une belle opportunité pour une opération de charme . Il a invité les hommes d’affaires et investisseurs africains et français à choisir la destination Burkina Faso pour créer de la richesse et de l’emploi. Ce forum qui se tient concomitamment à Tunis et à Nairobi au Kenya, les 5 et 6 octobre, après Abidjan en Côte d’Ivoire les 2 et 3 du même mois, offre un cadre d’échanges et de partenariats économiques entre Africains et Français. Le Premier ministre burkinabè, Paul Kaba Thiéba, a, à la tribune, présenté aux hommes d’affaires et investisseurs les facilités qu’ils auront en choisissant son pays pour investir. Grâce à des réformes initiées par son gouvernement, a-t-il informé, l’environnement des affaires s’est « substantiellement » amélioré au Burkina Faso. Parmi ces facilités, Paul Kaba Thiéba a citéla réduction du délai de création des entreprises à 24 heures, celle du capital minimum pour la création d’une SARL de 100 mille F CFA à 5 000 FCFA, l’adoption de la loi sur les bureaux d’Information relatif au crédit et l’entrée en vigueur de l’acte uniforme de l’OHADA portant organisation des procédures d’apurement du passif. Il a également évoqué la révision du code minier qui est actuellement l’un des plus attractifs en Afrique, celle en cours du code des investissements en vue de favoriser les investissements étrangers au Burkina et l’adoption de la nouvelle loi sur l’énergie qui consacre la libéralisation et la distribution dans ce secteur… « Oui, le Burkina Faso est de retour. Il regorge d’importantes potentialités économiques, d’un cadre macroéconomique stable et d’une Gouvernance démocratique et de perspectives de croissance fortes et crédibles. A cet égard, vous êtes les bienvenus pour réaliser vos projets d’investissements sous forme, de Partenariats publics-privés, d’investissements directs ou de portefeuille dans tous les secteurs d’activité », a martelé Paul Kaba Thiéba, déclenchant un tonnerre d’applaudissements dans la salle. Sur la même lancée, le Premier ministre, a indiqué que le Plan national de développement économique et social (PNDES), prévoit la réalisation d’importants investissements en matière d’énergie, d’infrastructures, de santé, d’éducation, d’économie numérique d’agriculture et d’élevage. « L’objectif principal est de porter la part de la production manufacturée dans le PIB de 6,6% actuellement à 12% à l’échéance de 2020. Le taux de transformation des produits agricoles devrait passer de 12% à 25% à l’horizon 2020. Quant à la part du secteur primaire dans le PIB, elle est projetée à 28% en 2020 contre 30% actuellement », a-t-il argué. Création d’unités agro alimentairesLa réalisation de ces objectifs, a expliqué Paul Kaba Thiéba, exige notamment la création d’unités agro alimentaires pour valoriser les productions agricoles et animales. Son pays, premier producteur de coton en Afrique, a-t-il déploré, ne dispose pas d’industrie textile. Et de convaincre que la stratégie de développement du gouvernement repose sur l’essor du secteur privé. De quoi susciter de l’intérêt chez les entrepreneurs.Le Premier ministre tunisien, Youssef Chahed, a dit la fierté de son pays d’accueillir cette édition des rencontres Africa 2017 qui s’inscrit en droite ligne de sa stratégie de développement ayant comme priorité le renforcement de la coopération avec l’Afrique et la France, son premier partenaire commercial et économique. La Tunisie, a souligné M. Chahed, est engagé pour renforcer sa coopération avec les autres pays africains pour faire face aux défis du siècle. « Nous avons élaboré à cette fin une vision édificatrice d’un partenariat privilégié avec les pays africains frères domaines qui représentent les piliers et les défis de développement du 21e siècle à savoir la santé, l’enseignement supérieur, la formation professionnelle, le tourisme, l’habitat, l’infrastructure, les nouvelles technologies, et bien évidemment l’agriculture. Dans ce domaine, mon pays dispose d’une expertise avérée qu’il entend partager avec ses partenaires, et ce pour la bien de tous», a-t-il souligné. Le partenariat que la Tunisie veut tisser avec l’Afrique, à l’entendre, se fonde sur une démarche globale et progressive. « Nous avons ouvert deux représentations diplomatiques à Ouagadougou et à Naïrobi. J’ai personnellement eu l’honneur d’inaugurer notre ambassade à Ouaga en avril dernier avec à mes côtés mon frère Paul Kaba Thiéba », a précisé le chef du gouvernement tunisien. La Tunisie, a-t-il poursuivi, est aujourd’hui de surcroit membre observateur de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ; ce qui traduit sa volonté de mettre à disposition son capital notamment humain au service du potentiel qu’offre ce regroupement régional. « Répondre aux attentes légitimes des populations »Pour lui, l’Afrique doit s’unir impérativement pour faire face aux exigences du développement et aux aspirations de la jeunesse. « C’est une Afrique qui connait une croissance soutenue en dépit des défis en tout genre. C’est une Afrique qui ira dans le cadre de rapports justes équitables et mutuellement bénéfiques. C’est une Afrique, berceau de l’humanité, qui, en 2050, abritera le quart de l’humanité. Nos responsabilités en tant qu’Africains sont de plus en plus lourdes et complexes. Il est de notre devoir d’investir dans notre jeunesse qui veut produire et créer », a laissé entendre Youssef Chahed. La promotion de la femme qui travaille énormément au quotidien doit également être inscrite comme une priorité majeure dans les initiatives de développement. Aux opérateurs économiques, créateurs d’opportunités et de richesses, il leur a signifié que leur responsabilité est commune : « celle de répondre aux attentes légitimes des populations du continent, de la jeunesse africaine performante et ambitieuse qui aspire à un avenir meilleur, qui verra le Nord et le Sud, l’Est et l’Ouest édifiés main dans la main pour un monde plus équitable et résiliant ».Quant au Premier ministre français, Philippe Edouard, il a relevé que ce forum d’affaires et d’échanges est un bel exemple pour l’Afrique et la France d’être ensemble pour bâtir un avenir prometteur. Les défis sécuritaires, démographiques et migratoires, a-t-il lancé, obligent Africains et Français à s’unir pour trouver la solution qui est le développement économique. « Les Rencontres Africa 2017 sont importantes pour le développement des affaires. Et La langue française que nous avons en partage est un outil de création d’une richesse collective », a-t-il ajouté.
Karim BADOLO
Envoyé spécial à Tunis