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Conférence de presse du MPP : Il se prend pour qui, ce Zaïda ? (Simon Compaoré)
Publié le vendredi 6 octobre 2017  |  L`Observateur Paalga
Conférence
© aOuaga.com par AO
Conférence de presse du MPP : Face au terrorisme, nous disons à l’armé que nos militants ont confiance en eux.
Nous n’avons pas la tête de quelqu’un qui se cherche, au contraire dans très peux de temps nous allons répondre au cas par cas, les difficultés qui mine le pays. Parole de Simon Compaore




La vie du parti après la disparition de Salifou Diallo, la lutte contre le terrorisme, le forum sur la sécurité qui se tiendra très prochainement et la dernière sortie de Pascal Zaïda du CED, qui tient mordicus à organiser un meeting le 21 octobre prochain, « avec ou sans autorisation » de l’autorité ont été, entre autres, au menu de la conférence de presse organisée par le MPP (Mouvement du peuple pour le progrès) le jeudi 5 octobre 2017 à son siège au quartier Ouidi. Sur le dernier point, la réaction de Simon Compaoré, président par intérim du parti au pouvoir : « Il se prend pour qui, ce bonhomme qui ose défier les institutions et la République ? »



Quand on a face à soi un Simon Compaoré, le spectacle est, presque toujours, garanti. Le vice-président du MPP et par ailleurs ministre de la Sécurité n’a pas dérogé à son habitude dans la matinée d’hier jeudi. Très en verve, il a tenu en haleine les représentants des médias et surtout les militants du parti qui avaient pris d’assaut son siège, ce qui a suscité un certain dépit dans les rangs de journalistes qui se demandaient à quoi rimait cette mobilisation qui s’assimilait à une AG dans un endroit censé accueillir un point de presse.

Bref, il était aussi question d’une rentrée politique, et comme on le dit dans le milieu des artistes, le principal animateur « a assuré ». Déjà, la longueur de sa déclaration liminaire en disait long sur son inspiration. Tout y est passé : Invitation à une introspection, contribution du citoyen à l’instauration de l’autorité de l’Etat, revendications syndicales, terrorisme, union sacrée autour du chef de l’Etat, hommage aux forces de Défense et de Sécurité « qui paient un lourd tribut à la lutte contre le terrorisme » …

Au préalable, l’hôte des lieux a pris soin de préciser qu’il s’agissait de la toute première rentrée politique sans un Salifou Diallo, l’homme lige du parti, avant sa disparition le 19 août 2017. Situation qui a suscité l’analyse d’une certaine opinion selon laquelle le parti au pouvoir se trouverait fragilisé depuis lors. Simon Compaoré ne l’entend cependant pas de cette oreille.

«Quand vous nous regardez, est-ce que nous donnons l’impression d’être des gens qui se cherchent ? Certes, la disparition de Salifou Diallo nous a tous affligés, mais nous avons juré devant sa dépouille que nous allions coûte que coûte, vaille que vaille, poursuivre la lutte. » Il a ensuite fait cette mise au point, un peu teintée de menace : « Ceux qui pensent que le moment est arrivé d’avoir une place pour s’incruster se trompent énormément. Le MPP est fondé sur du roc et nous sommes à même de résister à un tsunami. Nous allons répondre à tous les coups qui auront tendance à empêcher la roue de tourner. »

« Nous allons vendre cher notre peau »

Sur la recrudescence des actes terroristes, le principal animateur du point de presse a pointé un doigt accusateur, précisant que c’est sur la base de certaines informations et de coïncidences troublantes. « Ceux qui continuent de pactiser avec le diable savent qu’on sait. Ne sont-ils pas les mêmes qui allaient dans le désert rencontrer les Iag Ghali et autres ? Nous allons vendre cher notre peau. Nous allons mieux nous organiser et mieux nous outiller pour apporter la réplique ».

L’organisation prochaine d’un forum sur la sécurité fait-elle partie de la thérapie ? Quelque part oui, même si celui qui était affectueusement prénommé Tebgueré du temps où il était maire de la ville de Ouagadougou a précisé que cet événement est inscrit dans le programme présidentiel et que le forum n’est qu’une application de ce programme. Après en avoir décliné les principaux objectifs, il fera remarquer, un brin ironique : «Comme il y a tellement d’experts et de connaisseurs dans ce pays, cette rencontre permettra à toute personne qui a quelque chose à dire de s’exprimer».

D’experts ou de connaisseurs, parlons-en justement avec la récente sortie de Pascal Zaïda du Cadre d’expression démocratique (CED), très remonté suite à l’annulation par la mairie de Ouagadougou du meeting de dénonciation de la mal gouvernance qui était prévu pour le 7 octobre. Lors d’un point de presse, le coordonnateur du CED avait prévenu que désormais, « avec ou sans autorisation, le meeting se tiendra le 21 octobre prochain ».

A l’évocation de cette affaire, le ministre de la Sécurité sort le lance-flammes : « Il est qui, ce bonhomme, pour oser défier les institutions et la République ? Il ne sait pas qu’il est adossé à des choses friables. Chacun s’en va prendre son enveloppe en promettant de revenir chauffer le coin. Même si l’on a bu du vin au point d’être saoul, l’on ne peut mettre sa main dans le feu… Il ne représente rien ! Nous allons montrer qu’il y a quelqu’un dans le cockpit. »

Issa K. Barry
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