Ouagadougou - Les travailleurs sociaux du ministère en charge de la Justice ont protesté jeudi, contre la création d’une nouvelle direction qui vise selon eux, à les chasser progressivement des prisons au profit d’éléments de la Garde de sécurité pénitentiaire.
La Direction de la Santé et de l’Action sociale (DSAS), créée en juillet 2017 par le Ministère en charge de la Justice, «s’accapare des attributions» de la Direction des Affaires sociales et de la Réinsertion (DASR), une des directions techniques de la Direction générale de la Politique criminelle et du Sceau, a affirmé jeudi Ahmado Kafando.
Le président de l’Amicale des Travailleurs sociaux de la Justice (ATS/MJ) s’exprimait lors d’un point de presse à la Bourse du travail de Ouagadougou.
Dans une lettre ouverte en date du 30 septembre 2017 et adressée au ministre de la Justice Réné Bagoro, M. Kafando a estimé que la création de la DSAS révèle «un plan machiavélique» d’une «certaine élite de la Garde de sécurité pénitentiaire (GSP), résolue à cloisonner, voire rendre monolithique l’Administration pénitentiaire».
Il en veut pour preuve, la transformation dans les écoles professionnelles d’une partie du personnel GSP en travailleurs sociaux ou en agents de santé, «restée mitigée fort heureusement, grâce à la vigilance de la Fonction publique».
«Le domaine de la réinsertion sociale n’appartient pas à la Direction générale de la Garde de sécurité pénitentiaire, ni au ministère en charge de la Justice, encore moins au ministère de la Femme, de la Solidarité nationale et de la Famille (MFSNF). Il relève du domaine du service public avec, jusqu’à preuve du contraire, le rattachement institutionnel au MFSNF», a argué M. Kafando.
D’après lui, «le ministère en charge de la Justice a engagé l’administration pénitentiaire dans un imbroglio juridico- administratif au motif d’une nouvelle vision en phase avec la loi 2017 portant régime pénitentiaire».
«L’ATS/MJ face à cette pétaudière, en tant que organisation citoyenne responsable, a entrepris d’interpeller les autorités aussi bien de la tutelle technique (Solidarité nationale), qu’administrative (Justice) sur les enjeux d’un tel passage en force», a-t-il poursuivi.
Justement, Ahmado Kafando a dénoncé le retour «arbitraire» au ministère en charge de la Solidarité nationale, intervenue le 22 septembre 2017 de sa trésorière Edith Ouédraogo, alors qu’elle était à la tête d’une équipe de négociateurs pour le compte de l’Amicale.
Crées depuis 1978, les services sociaux du ministère de la Justice entendent faire de la promotion des droits humains, une réalité dans les prisons burkinabè, rappelle-t-on.
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