Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Burkina Faso    Publicité
aOuaga.com NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article
Société

Rentrée scolaire 2017-2018 : Le SNESS pour une éducation de qualité
Publié le jeudi 5 octobre 2017  |  Le Pays
Dialogue
© aOuaga.com par A.O
Dialogue social : le Premier ministre rencontre les syndicats
Mardi 23 février 2016. Ouagadougou. Le Premier ministre Paul Kaba Thièba a eu une séance de travail avec les responsables des différents syndicaux à la Primature. Photo : Samuel Dembelé, secrétaire général du Syndicat national des enseignants du secondaire et du supérieur (SNESS)




A la faveur de la rentrée scolaire et académique 2017-2018, le Syndicat national des enseignants du secondaire et du supérieur (SNESS) a adressé un message aux acteurs de l’éducation. On retient qu’il interpelle les uns et les autres sur un certain nombre de points dont la promotion d’une éducation de qualité. Lisez !



Travailleuses et travailleurs,

Camarades militantes et militants,

Enseignantes et enseignants,

Parents d’élèves,

Élèves et étudiants,

Partenaires du secteur de l’éducation,

L’année scolaire et académique 2017-2018 vient de prendre son cours, emportant avec elle les succès et les échecs de l’année écoulée. C’est donc l’occasion, une fois de plus, de féliciter l’ensemble des acteurs pour les multiples efforts consentis, chacun à son niveau, aussi bien au plan professionnel que syndical.

C’est également l’occasion de faire un rappel des différentes actions menées et de celles à poursuivre en faveur des travailleurs de l’éducation et du système éducatif de notre pays.

Mais auparavant, il sied de ne point occulter le contexte international qui reste bouleversé ces derniers temps par de nombreuses crises au triple plan politique, socioéconomique, démographique et éducatif. En effet, les relations internationales se cristallisent sur la défense des intérêts économiques nationaux, avec très souvent des élans d’ingérences des pays dits développés dans les politiques internes des nations plus faibles. En outre, les mesures de récessions économiques des grandes institutions financières exacerbent la cherté de la vie des populations et approfondissent leur paupérisation dans les différents pays à économie moyenne, poussant ainsi la frange jeune des populations africaines, en quête d’un hypothétique mieux-être, à l’exode qui se manifeste par un vaste mouvement migratoire, de l’Afrique vers l’Europe. Aussi, les multiples projets de réformes éducatives proposées et imposées par les institutions étrangères à certains pays ne cessent de montrer leurs limites, tant leur mise en œuvre peine à donner les résultats escomptés. A cela s’ajoutent les nombreux défis sécuritaires à relever au niveau de tous les pays du monde en proie à des actes de terrorisme gravissimes.

Toutes ces conjonctures ne peuvent que perturber la stabilité et la quiétude à tous les niveaux et mettre à rude épreuve les travailleurs en général et les travailleurs de l’éducation en particulier. C’est, du reste, ce qui justifie la pertinence du thème de la Journée Mondiale des Enseignants de l’année 2017 intitulé ainsi qu’il suit: «Enseigner en Liberté, autonomiser les enseignant(e)s ». Il s’agit là de permettre aux acteurs de l’éducation d’agir en toute sécurité et en toute 1iberté et de bénéficier de conditions de vie et de travail acceptables.

Au plan national, il conviendrait de passer en revue les évènements majeurs qui ont nourri l’actualité nationale: les discours controversés des partis politiques sur le Plan National de Développement Économique et Social (PNDES), l’adoption du projet de loi relative au Partenariat Public Privé (PPP), les attaques terroristes à Ouagadougou et au nord du Burkina en général, des projets de restriction de liberté syndicale, etc.

Camarades militantes et militants,

Aussi, faut-il le rappeler, depuis le début de l’année 2017, le contexte sociopolitique de notre pays a connu une vague de protestations, de revendications de travailleurs avec comme motif principal l’amélioration des conditions de vie et de travail. Cet état de fait témoigne de la cherté de la vie qui nécessite une valorisation du traitement salarial. Il appartient au Gouvernement de prendre toute la mesure qui sied afin d’apporter des solutions à ces aspirations profondes et légitimes, sans laisser un secteur d’activité sur le banc de touche.

C’est dans cet environnement austère que le mouvement syndical a conduit et continue de conduire ses luttes en faveur des travailleurs aussi bien du public que du privé.

Le SNESS, conscient des préoccupations fondamentales des travailleurs de façon générale et en particulier de ses militantes et militants, les interpelle tous à la mobilisation à tous les niveaux pour défendre leurs droits, en temps opportun.

En effet, l’année écoulée a été marquée par des activités syndicales sur divers fronts:

Au titre de l’unité d’action SNESS / F-SYNTER, des luttes unitaires ont été menées. Il s’agit notamment de la question du reversement des encadreurs pédagogiques dans la loi 081. A ce titre, les deux structures continueront à lutter conjointement à chaque fois que le besoin se fera sentir.

La Coordination des Syndicats de l’Education s’est consolidée avec la commémoration de la journée mondiale des enseignants (JME) dont les objectifs sont entre autres la valorisation de la fonction enseignante et du système éducatif conduisant à une éducation de qualité et pour tous.

Depuis, elle s’est dotée d’une plate-forme minimale conjointe qui fera l’objet de négociations avec les autorités du MENA. Vu la pertinence des points de cette plate-forme, nous devons rester déterminés pour son aboutissement.

Camarades militantes et militants,

L’éducation, comme le stipule notre Constitution, est une priorité nationale. Par conséquent, l’émergence n’est possible qu’avec une éducation performante et bien adaptée à nos réalités. C’est pourquoi le SNESS marque toujours son refus d’une éducation aux ordres des institutions financières étrangères. Raison pour laquelle notre part de travail consistera à apporter une dynamique de veille sur les questions éducatives. Nous rappelons qu’il y a des passifs à régler avec diligence: paiement des heures de vacation dans les établissements d’enseignement, le règlement intégral du contentieux financier au titre de la subvention de l’Etat auprès des établissements abritant les élèves qui y sont affectés.

Ceci permettra un fonctionnement sans blocage, surtout dans ces établissements en partenariat avec l’Etat, qui consentent déjà un grand sacrifice pour accompagner le MENA dans cette mission éducative.

En outre, au regard des difficultés liées aux conditions de travail des enseignants nouvellement recrutés sur mesures nouvelles, il est capital que nos autorités résolvent urgemment leur mandatement et assurent leur formation initiale, toute chose qui concourra à un démarrage serein de l’année scolaire. En effet, il est fort déplorable que des enseignants se retrouvent dans les classes pour assurer des cours alors qu’ils n’ont pas le moindre kopeck pour satisfaire les besoins vitaux et tous les autres besoins indispensables.

Camarades militantes et militants,

Au niveau de l’enseignement supérieur, la situation n’est guère reluisante. En effet, aux problèmes que connaissaient déjà les enseignants et les étudiants avec le système modulaire et qui étaient loin d’être résolus, viennent s’ajouter ceux relatifs à la mise en œuvre du système LMD. S’il est vrai qu’il est difficile de se départir du système LMD, il n’est pas impossible de trouver les voies et moyens qui allègent son application. C’est pourquoi le SNESS lance un appel aux autorités afin qu’elles aient le courage politique nécessaire pour juguler les problèmes qui minent nos campus. Des propositions ont été faites par les différents acteurs dont les organisations syndicales du

Supérieur. Il revient alors à l’Etat de procéder diligemment à la mise en œuvre de ces différentes et pertinentes propositions, afin que nos universités retrouvent la quiétude dans la quête du savoir.

De la vie dans l’espace scolaire: l’année écoulée a été marquée par des crises au sein de plusieurs établissements du secondaire: organisations des examens blancs, conflits entre enseignants et apprenants, manque d’enseignants, etc. Ces crises qui, en général, sont liées à des problèmes de gestion du personnel d’une part et de l’indiscipline d’autre part, ont réellement mis à mal le système éducatif.

En dépit de toutes ces contraintes, nous saluons l’esprit de dépassement dont a fait preuve la majorité des acteurs du système éducatif. C’est pourquoi nous interpellons nos militantes et militants à toujours savoir raison garder face à ces épreuves et à œuvrer pour la bonne marche de l’action éducative, seul tremplin pour un avenir radieux de notre pays dans son volet éducatif, espoir de tous. C’est à ce titre que le débat politique actuel s’avère, du point de vue du SNESS, très pauvre en termes d’analyse et de propositions pour des lendemains meilleurs.

Les passions nourries prennent souvent le pas sur la nécessité de projeter des plans de résolution des problèmes fondamentaux de l’éducation. Outre cela, il y a le problème de sécurité intérieure. Notre pays, ces derniers temps, devient malheureusement une plaque tournante d’une insécurité grandissante. Il est plus que temps que nos autorités déploient d’autres moyens plus performants pour juguler ce mal au lieu de tergiverser. Que les accusations réciproques entre les partis politiques s’arrêtent pour donner place à des solutions idoines face à ces attaques répétitives.

De ce fait, le SNESS, soucieux des besoins réels de notre peuple, n’appréciera que les propositions appropriées en faveur d’une sécurisation réelle du territoire. Cette sécurisation permettra aux enseignants et apprenants, de travailler convenablement.

Camarades militantes et militants,

Au regard de ce qui précède, le SNESS, dans sa mission historique qui est de veiller aux intérêts matériels et moraux des travailleurs en général et de ceux de ses militantes et militants en particulier, interpelle donc ces derniers :

- à une participation active à toutes les actions engagées par notre structure à tous les niveaux ;

- à la sensibilisation de nos élèves sur l’incivisme grandissant;

- à la promotion d’une éducation de qualité;

En outre, le SNESS lance un appel:

- aux autorités en charge de l’éducation sur leur rôle de formation des acteurs de terrain, l’amélioration des conditions de recrutement, la construction d’infrastructures aussi bien en quantité qu’en qualité, l’entretien d’un partenariat franc, constructif et respectueux avec les organisations syndicales œuvrant dans l’éducation.

- aux parents d’élèves à s’impliquer davantage dans le suivi scolaire de leurs enfants ;

- aux élèves et étudiants, en qui le pays place son espoir, à redoubler d’efforts dans le travail;

- aux autres organisations syndicales de l’éducation, au renforcement de l’unité d’action et non la lutte solitaire, seul gage pour la résolution avec célérité, de nos préoccupations légitimes.

Pour ce faire, le SNESS, soucieux de la préservation des acquis actuels des travailleurs et des populations en général, jouera sa partition en ligne de mire de ses objectifs. A ce titre, le Bureau National du SNESS invite ses militantes et militants sur toute l’étendue du territoire, à rester prêts pour les défis en cours, car rien ne s’improvise ni ne se donne; tout se prépare et s’acquiert par le travail et la lutte.

En tout état de cause, le SNESS invite toutes les travailleuses et tous les travailleurs de l’éducation en général et ses militantes et militants en particulier à rester mobilisés pour les perspectives d’actions qui seront entreprises pour l’amélioration de nos conditions de vie et de travail.

Bonne rentrée scolaire 2017-2018 à toutes et à tous.



En avant pour une éducation de qualité et pour tous! Vive le SNESS ;



Tous unis et mobilisées, nous vaincrons!



Fait à Ouagadougou, le 03 octobre 2017



Pour le Bureau National du SNESS





Anatole ZONGO

Secrétaire Général
Commentaires