L’Organisation mondiale des douanes organise, du 2 au 6 octobre 2017, à Ouagadougou, un atelier de la région d’Afrique de l’Ouest et centrale sur la lutte contre la contrefaçon et le piratage.
La contrefaçon et le piratage gangrènent l’économie mondiale et sont largement répandus dans les marchés africains aux côtés des produits authentiques. Pour lutter contre ces ‘’déstabilisateurs’’, l’Organisation mondiale des douanes (OMD), en collaboration avec la direction générale des douanes, organise un atelier consacré aux aspects opérationnels de cette lutte, du 2 au 6 octobre 2017, à Ouagadougou. Selon le Directeur général (DG) de l’Ecole nationale des douanes, Casimir Sawadogo, l’atelier vise à renforcer les capacités des administrations douanières. «Il va s’agir pour les participants, durant cinq jours, d’améliorer leurs pratiques en matière de contrefaçon et de piraterie, en se familiarisant avec les dernières tendances», a-t-il expliqué. La Directrice générale adjointe (DGA) des douanes, Micheline Ilboudo/Diallo, a indiqué que les produits contrefaits menacent la santé de la population et induisent une concurrence déloyale pour les entreprises. «Parmi les produits qui menacent dangereusement la santé des populations, nous pouvons citer, en exemple, les médicaments contrefaits dont vous ne doutez pas un instant des malheurs qu’ils peuvent occasionner», a-t-elle précisé. Pour la DGA des douanes, il est de la responsabilité des administrations douanières de protéger les frontières nationales contre leur circulation illégale. D’où, cette initiative de l’OMD de sensibiliser les administrations des douanes à la contrefaçon et au piratage et à les combattre au niveau mondial. «Lutter contre ce phénomène, c’est favoriser l’innovation et la modernisation de l’industrie pharmaceutique, des technologies de l’information et de la communication, etc.», a-t-elle ajouté. Aux dires de Mme Ilboudo, ces gangrènes, d’une grande ampleur, sont inquiétantes. «Aujourd’hui, les administrations des douanes doivent protéger les entreprises de la recherche de produits authentiques et mettre la population à l’abri des imitations», a-t-elle signifié. La contrefaçon et le piratage consistent en la commercialisation de produits qui n’ont pas fait, au préalable, l’objet de recherches et qui sont la copie de produits authentiques, selon les experts.
2,6% du commerce mondial
Du congrès mondial sur la contrefaçon et le piratage en 2013, il ressort que le commerce international des produits contrefaits et piratés représentait 2,5% du commerce mondial soit l’équivalent de 338 milliards d’euros.
Selon l’expert en contrefaçon, santé et sécurité à l’OMD, Viggo Elster, aujourd’hui, ce chiffre est passé à 2,6% soit 460 milliards de dollars par an. Il a souligné que cet atelier, qui est un cadre d’échanges et de partage d’expériences, va permettre la sensibilisation des acteurs, leur connaissance des Droits de la propriété intellectuelle (DPI) et des outils de l’OMD pour lutter contre la contrefaçon et le piratage. L’expert de l’OMD a salué la mobilisation des participants qui, de son avis, témoigne de l’importance qu’ils accordent à la rencontre. Au bout de cinq jours de formation, les participants francophones, venus de la région douanière de l’Afrique occidentale et centrale devraient être en mesure de pouvoir distinguer les produits authentiques de ceux contrefaits.
Boukary BONKOUNGOU
Téné Bénédicte OUEDRAOGO