Grace à l’appui financier de la Coopération autrichienne pour le développement, la 2e phase du Programme multi acteur d’appui à l’entrepreneuriat agro-sylvo pastoral des jeunes de la Boucle du Mouhoun, du Centre-Sud, de l’Est et du Nord est lancée pour la période 2017-2019. Dans cet entretien accordé à Sidwaya, le coordonnateur des programmes au Cadre de concertation des ONG et associations actives en éducation de base au Burkina Faso (CCEB-BF), structure de mise en œuvre du projet, Assane Dramane Sankara présente les grandes ambitions de cette seconde phase et les critères de sélection du programme.
Sidwaya (S) : Quel est l’objectif du Programme multi acteur d’appui à l’entrepreneuriat agro-sylvo pastoral des jeunes filles et jeunes garçons ?
Assane Dramane Sankara (A.D.S) : Le Programme multi acteur d’appui à l’entrepreneuriat agro-sylvo pastoral des jeunes filles et jeunes garçons dans les régions de la Boucle du Mouhoun, du Centre-Sud, de l’Est et du Nord vise à renforcer les capacités d’environ 600 jeunes dans le domaine de l’agro-sylvo pastoral. En d’autres termes, il s’agira de les initier à la création d’entreprises agro-sylvo pastorales afin de leur donner les moyens de s’auto-employer. Une fois la formation achevée, ces jeunes recevront un lot de matériel pour leur permettre de s’installer aisément à leur compte.
S : Comment est venue l’idée d’un tel projet ?
A.D.S : En 2010, nous avons eu des échanges avec un groupement d’ONG néerlandaises, ICO. Ce consortium a constaté que le Burkina Faso investit essentiellement dans l’éducation formelle. Or, les jeunes formés, alphabétisés ne savent pas ce qu’ils feront de leurs diplômes. Le Burkina Faso est pourtant un pays agricole. L’idée a donc germé de cette façon. Et en 2012, nous avons décidé d’évoluer dans le secteur agro-sylvo pastoral. Le projet a ainsi débuté en 2013 et s’est achevé en 2015. Pour la phase II, la coopération autrichienne pour le développement a accepté de nous appuyer financièrement pour un nouveau programme qui s’étend sur la période 2017-2019.
S : Quels ont été les critères de sélection de ces 600 jeunes ?
A.D.S : Pour prendre part à cet important programme, il faut avoir un âge compris entre 21 et 35 ans. Dans la région de l’Est, nous escomptons 235 jeunes, dans le Centre-Sud, 100 jeunes, dans la Boucle du Mouhoun, 130 jeunes et 125 jeunes dans la région du Nord. Nous avons prévu un quota de 30% pour les jeunes filles dans ce lot. Le projet a été élaboré avec le partenaire. L’identification des personnes sélectionnées s’est, quant à elle, faite sur la base d’une étude de référence menée en avril dernier. L’objectif était de connaître la situation de ces jeunes à cette date. Le premier critère, c’est la vulnérabilité du bénéficiaire. Les jeunes concernés sont ceux qui n’ont pas d’emplois. L’autre dimension, c’est l’existence d’une potentialité. C’est-à-dire qu’il faut par exemple prouver qu’il y a de la terre pour produire. Le jeune ne doit pas non plus avoir été déjà bénéficiaire d’un programme similaire. Parce que notre objectif est de suivre les jeunes pas à pas. A l’issue des formations de quelques jours qu’ils recevront à partir de ce mois d’octobre, chaque jeune formé devra être capable de voler de ses propres ailes. Nous gardons toujours à l’esprit, notre objectif premier qui est de créer de l’emploi.
S : La liste issue des quatre régions est-elle déjà bouclée?
A.D.S : Nous sommes toujours dans le processus de recrutement de ces jeunes. Mais, nous avons bon espoir que la liste intégrale sera disponible d’ici-là afin que nous puissions débuter les formations dans les régions dès le mois d’octobre. Pour l’instant, seule la région de la Boucle du Mouhoun nous a fait parvenir sa liste complète.
S : Quel est le budget de cet ambitieux programme ?
A.D.S : Notre budget global est de 980 millions 760 mille 764 francs CFA. Le plus important pour nous est de parvenir à un satisfécit au terme de ce projet. Nous serons heureux de voir des jeunes qui sont passés par notre programme réussir et impacter positivement leur entourage.
S : Comment sera reparti ce budget par région ?
A.D.S : La répartition se fera au prorata. Une région qui envoie 135 jeunes ne pourra naturellement pas se prévaloir du même montant qu’une région de 235 jeunes.
S : Quelles sont vos attentes vis-à-vis de ce projet ?
A.D.S : Nous attendons beaucoup de ce projet. Mais, nous souhaitons surtout avoir des jeunes engagés qui veulent vraiment réussir dans l’agro-sylvo pastoral. C’est un projet pilote et la pérennisation d’un projet de ce type dépend des résultats. Nous sommes donc déterminés à réussir ce programme.
Entretien réalisé par Gaspard BAYALA