Ouagadougou - Le bilan d’action du Projet d’amélioration de la productivité agricole et de la sécurité alimentaire (PAPSA), un programme d’appui aux petits producteurs vivriers des secteurs de l’agriculture, de l’élevage et de la foresterie, après trois années de mise en œuvre est satisfaisant, ont estimé jeudi des responsables du ministère en charge de l’Agriculture et de la Banque mondiale.
Après des tournées de suivi-évaluation dans les treize régions du Burkina afin d’évaluer le bilan à mi parcours du Projet d’amélioration de la productivité agricole et de la sécurité alimentaire (PAPSA), son coordonnateur Jean Martin Kambiré, au cours d’un point de presse, s’est dit satisfait des résultats atteints.
« Le projet a permis, entre autres, de réaliser 7000 ha de bas-fond, 6000 ha de sites antiérosifs au niveau des terres hautes et 8000 ha de fosses fumières », a-t-il déclaré.
M. Kambiré a rappelé que le projet d’une durée de cinq ans, vise à « améliorer la capacité des (petits) producteurs à accroître les productions vivrières et à assurer la disponibilité de ces produits sur le marché toute l’année ».
Le PAPSA a également permis, selon son coordonnateur, « une meilleure valorisation » des produits forestiers non ligneux ainsi qu’un accroissement de la production animale et laitière.
Considérant la formation des acteurs comme « un investissement durable », il a soutenu que le projet y a consenti « au moins un milliard et demi de F.CFA » durant ses trois premières années de fonctionnement.
M. Kambiré a souligné que le warrantage qui consiste à accorder un prêt à un individu avec comme caution des sacs de céréales, a permis à de nombreux paysans de s’en sortir au moment de la soudure.
Les sacs étant réceptionnés au moment des récoltes, ceci permet aux paysans de ne pas les brader quitte à les récupérer en période de soudure pour les revendre à un juste prix ou pour la consommation, a-t-il précisé.
Revenant sur le suivi des réalisations dans les treize régions du Burkina, M. Kambiré a déclaré que la tournée initiée à ce sujet a permis de constater des avancées notables et d’enregistrer des difficultés liées à l’exécution du projet.
« Une fois que le dispositif pour s’assurer que les cibles seront atteintes, a été mis en œuvre, nous sommes entrain de monter en puissance laissant derrière nous les difficultés », a estimé le représentant du ministre de l’Agriculture et de la sécurité alimentaire, Dr Alphonse Bonou, ancien ministre des Ressources animales.
Selon le représentant de la Banque mondiale (PTF), Koffi Nouve, « des corrections techniques et stratégiques » restent cependant à faire pour « un fonctionnement plus efficace et efficient du projet ».
A ce sujet, il a invité la partie nationale à mobiliser dans les délais, les ressources requises. « Nous insistons sur la nécessité de passer de la démonstration à la diffusion à large échelle des différentes interventions », a ajouté M. Nouve.
La philosophie et les chantiers du PAPSA
Le dossier de presse remis aux journalistes sur le Projet d’amélioration de la productivité agricole et de la sécurité alimentaire (PAPSA) est plus explicite sur plusieurs points.
Le projet financé à hauteur de 26, 163 milliards F.CFA dont 20,4 milliards de F.CFA sur Don IDA (78%) et 2, 365 milliards de F.CFA au titre de la contrepartie nationale (9%) va toucher 300 000 ménages en cinq ans.
Jean Martin Kambiré a expliqué que la contribution des bénéficiaires estimée au départ à 3, 398 milliards de F.CFA (13%) connaîtra une hausse sensible si on tient compte de leur labeur et d’autres efforts consentis.
La priorité est accordée aux producteurs agricoles exploitant moins de cinq ha de cultures vivrières et ne disposant pas d’équipements.
Les ménages possédant moins de cinq vaches laitières, cinq truies ou trente volailles ainsi que des femmes organisées au tour de 150 mini-laiteries seront également soutenus.
Enfin le projet appuiera les communautés riveraines de sept aires protégées à travers des activités génératrices de revenus autour des produits forestiers non ligneux.
Les résultats finaux attendus sont entre autres, d’augmenter au moins de 30% la production des cultures vivrières, de stocker 25 000 tonnes de céréales et de niébé dans le système warrantage ; de collecter 1, 3 millions de litres de lait, de réduire de 80 et de 50% la mortalité, respectivement dans les poulaillers et les porcheries.
Le projet ambitionne également d’augmenter d’au moins 50% des recettes générées par les communautés dans les aires protégées ciblées. Alphonse Bonou a indiqué que pour les deux années à venir, les recadrages nécessaires seront effectués pour permettre au PAPSA d’atteindre les objectifs fixés.
Le Burkina Faso est un pays sahélien dont l’agriculture et l’élevage occupent environ 80% de la population. Cependant des difficultés liées entres autres, à la maîtrise de l’eau, à la sous mécanisation et aux aléas climatiques font que l’auto suffisance alimentaire n’est pas toujours atteinte en dehors des régions structurellement excédentaires.