Ouagadougo - Le ministre burkinabè de la Communication, Alain Edouard Traoré a réfuté catégoriquement toute « immixtion » dans le traitement de l’information dans les médias publics notamment à la télévision nationale.
« Sur le point relatif à l’immixtion des autorités du ministère dans le traitement de l’information, en aucun moment une telle démarche n’a été entreprise par mon département », a déclaré M. Traoré qui s’exprimait lors d’une conférence de presse.
Les journalistes, à travers le Syndicat des travailleurs de l’information et de la culture (Synatic) ont dénoncé ces derniers jours l’« immixtion » des autorités dans le traitement de l’information notamment lors de la marche de l’opposition organisée le 29 juin.
L’Association des journalistes du Burkina (AJB) a également dénoncé « les censures imposées par les autorités du ministère de la Communication aux différents reportages des journalistes sur les activités de l’opposition politique » ainsi qu’une couverture « partisane » de la dernière grève du syndicat du personnel de la santé humaine et animale (SYNTHSA).
« Nulle part il ne s’est opéré une censure sur aucun élément de reportage, et l’accusation portée par le syndicat contre le secrétaire général (du ministère) est gratuite et sans fondement », a insisté M. Traoré également porte-parole du gouvernement.
Cependant, a indiqué le ministre, « en tant que premier responsable des médias d’Etat, il est de mon devoir de veiller au respect de la ligne éditoriale, de l’éthique et de la déontologie du métier dans les organes ».
« Ainsi, face au traitement des sujets sensibles, des orientations sont toujours données aux responsables des structures à tous les niveaux pour observer scrupuleusement le professionnalisme notamment l’équilibre dans le traitement de l’information et éviter les connivences en tout genre », a poursuivi M. Traoré.
Le SYNATIC a annoncé un sit-in mardi au siège du ministère de la Communication pour protester contre les « immixtions » mais aussi pour réclamer un statut particulier, la reconstitution des carrières de certains agents et le rétablissement de rémunérations qui ont été coupées.
« Les points évoqués par le syndicat pour justifier l’arrêt de travail demain (mardi) ont fait l’objet de plusieurs concertations qui ont abouti à des propositions concrètes de solutions. Mais certains points sont au niveau du Premier ministre (Luc Adolphe Tiao, lui-même ancien journaliste, ndlr) qui travaille à y apporter des solutions ».
C’est la première fois que les journalistes des médias publics sont en grève.