Les habitants des localités périphériques des capitales politique et économique du Burkina Faso ont de bonnes raisons de se réjouir. Le projet d’électrification des zones périurbaines (PEPU) est officiellement lancé. C’était au cours d’une cérémonie le jeudi 28 septembre 2017 à Ouagadougou, présidée par le ministre d’Etat en charge de la Sécurité, Simon Compaoré, qui représentait le chef du gouvernement, en présence du président du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD), le Dr Akinwumi A. Adesina.
Grande était la satisfaction des populations du quartier Bonheur-ville de Ouagadougou à l’occasion des activités de lancement officiel du PEPU ; en témoigne leur forte mobilisation aux premières heures de la matinée de jeudi dernier. L’évènement était capital pour passer inaperçu. Toutes les couches de la société étaient là pour être témoins de ce que les autorités politiques et leur partenaire stratégique, la BAD, ont décidé de faire à leur profit : la connexion de leurs zones à l’énergie électrique.
A ce moment de grande émotion, tous les intervenants ont soigneusement choisi leurs mots pour traduire au mieux la joie qui les anime, ainsi que leurs concitoyens. Le représentant de la commune de Ouagadougou, celui des bénéficiaires et le maire de l’arrondissement n°7 de la capitale n’ont pas du tout été avares en paroles bienveillantes vis-à-vis de leurs bienfaiteurs. On retient de leurs interventions que le projet, qui est d’une importance certaine pour les populations, leur apportera de meilleures conditions de vie, ainsi qu’il donnera un coup d’accélérateur à leurs activités socio-économiques.
Aux yeux des autorités politiques locales, l’électrification des zones périurbaines de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso, qui apparaissait comme une arlésienne, sera désormais une réalité avec la cérémonie de lancement des travaux jeudi dernier, signe de l’engagement du gouvernement burkinabè à améliorer l’accès des populations à l’électricité qui occupe une place centrale dans le Plan national de développement économique et social (PNDES).
L’électrification, a relevé le président du Groupe de la BAD, le Dr Akinwumi A. Adesina, est fondamentale pour le développement. C’est pour cela, a-t-il indiqué, que sa structure accélère la cadence et se concentre sur cinq priorités essentielles pour dynamiser la transformation économique du continent africain : il s’agit des fameux «Top 5», à savoir Eclairer, nourrir, industrialiser, intégrer l’Afrique et améliorer la qualité de la vie des populations africaines. Avec le gouvernement burkinabè, a souligné Monsieur Akinwumi, il a été fait un investissement dans l’électrification rurale dans plusieurs localités du pays qui a sorti de nombreuses populations de l’obscurité. Il est par conséquent convaincu qu’avec le PEPU, le bonheur des communautés va continuer à se décupler. Pour le Dr Akinwumi A. Adesina, il faudra accélérer les travaux pour que le projet puisse finir dans les délais. Il promet d’en toucher mot à ses interlocuteurs immédiats au sommet de l’Etat pour qu’il en soit ainsi.
Le courant dans 48 mois
Avec la signature du protocole d’accord de prêt de financement du PEPU, d’un montant global de 31 milliards, intervenue le 18 octobre 2016 à Ouagadougou, la BAD a mis à la disposition du Burkina environ 22,66 milliards de francs CFA, somme qui sera complétée par l’Etat burkinabè. L’objectif du projet, a rappelé le ministre de l’Energie, le Pr Alfa Oumar Dissa, est d’accroître le taux d’accès à l’électricité au Pays des hommes intègres, et plus spécifiquement dans les quartiers périphériques des villes de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso. Le PEPU, c’est la restauration et l’extension des réseaux de distribution en moyenne et basse tensions dans les deux plus grandes villes du Burkina, le renforcement et la création de postes de transformation et la réalisation de 17 500 branchements au bénéfice des ménages.
Venu représenter le chef de l’exécutif, le ministre d’Etat, ministre de la Sécurité intérieure, Simon Compaoré, dit avoir été coaché par la BAD pendant ses 17 ans à la tête de la mairie de Ouagadougou, ce qui a permis à la ville d’avoir un important financement pour l’amélioration de la qualité de la vie des citoyens. La BAD, a-t-il alors martelé, est une institution qui force l’admiration des Africains, d’où ses félicitations et encouragements à tous ceux qui y travaillent. Il a la ferme conviction qu’avec cette institution financière, le continent noir gagnera la bataille du développement.
Le jeudi 28 septembre 2017, comme l’a crié le patron du département de la Sécurité, restera un jour merveilleux que les habitants des zones périurbaines de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso n’oublieront certainement pas. Ce, d’autant plus que, dans exactement 48 mois, soit quatre ans, période prévue en principe pour la fin des travaux du PEPU, leur environnement socio-économique connaîtra une impulsion spectaculaire. Le projet sera exécuté jusqu’en décembre 2020, sous la tutelle technique du ministère de l’Energie.
D. Evariste Ouédraogo