Le mouvement Brassard noir, une Organisation de la société civile, a animé une conférence de presse ce 27 septembre 2017 à Ouagadougou, pour se prononcer sur les appels incessants pour un retour de l’ex-président Blaise Compaoré, ainsi que la libération des généraux Djibrill Bassolé et Gilbert Diendéré. De l’avis des conférenciers, ce sont des manœuvres dilatoires pour déstabiliser le pays et le peuple ne saurait tolérer de telles provocations.
Depuis un certain temps, des voix s’élèvent pour demander le retour du président déchu, Blaise Compaoré, au Burkina. Des appels qui ne sont pas du goût du mouvement Brassard noir qui, lors de sa conférence de presse du 27 septembre, s’est indigné contre des « desseins inavoués de personnes nostalgiques de l’ordre ancien ». Selon le président du mouvement, Boukaré Conombo, Blaise Compaoré n’a jamais été chassé du Burkina. « Nous lui avions dit de ne pas modifier l’article 37 de la Constitution et de ne pas mettre le Sénat en place. C’était tout. Il a choisi librement de quitter le pays et s’est retrouvé en Côte d’Ivoire où il a renié la nationalité burkinabè en prenant celle ivoirienne. Que des gens se lèvent aujourd’hui pour réclamer son retour, c’est très grave », a martelé M. Conombo pour qui « nous avons besoin de lui pour qu’il réponde de ses actes ». Et le porte-parole du Mouvement, Dieudonné Nitiéma, de renchérir : « Si Blaise Compaoré n’a rien à se reprocher, qu’il rentre au pays ». Selon les conférenciers, la Côte d’Ivoire ne devrait même pas accepter les va-et-vient de certaines personnalités, car étant donné que Blaise Compaoré est « un réfugié politique, il ne devrait pas faire de la politique ». M. Conombo et ses camarades demandent donc aux autorités ivoiriennes de « collaborer franchement » en livrant M. Compaoré à la Justice burkinabè afin qu’il réponde des faits qui lui sont reprochés. Tout en exhortant la Justice à tout mettre en œuvre dans ce sens, le Brassard noir invite l’Etat à prendre « ses responsabilités pour le ramener ».
« Où en sommes-nous réellement avec les mandats d’arrêt lancés ? »
Par ailleurs, après la sortie de François Compaoré, frère cadet de l’ex-président, dans le dernier numéro de Jeune Afrique, affirmant n’avoir rien vu en ce qui concerne le mandat d’arrêt international lancé contre lui, le mouvement lance un appel à la Justice afin d’éclairer la lanterne des citoyens sur la question. « Il faut que la Justice nous dise si les mandats d’arrêt internationaux ont été lancés ou pas. Parce que François Compaoré a contredit la Justice. Où en sommes-nous réellement ? », s’est interrogé le porte-parole. A tous ceux qui demandent la libération des généraux incarcérés dans le cadre du putsch de septembre 2015, le Brassard noir est clair : « il n’y aura pas de libération ni de compromis politique sans justice ». Pour le mouvement, les demandes de libération et de retour de Blaise Compaoré sont « des manœuvres dilatoires visant à déstabiliser le pays et à enrayer ses efforts de développement ». Des provocations, de l’avis du président du mouvement, que le peuple insurgé ne saurait tolérer. A cet effet, il invite les auteurs de ces manœuvres à mettre fin à leurs actions, « car la patience du peuple a des limites ».
D’ailleurs, pour marquer leur refus de toute tentative de déstabilisation du pays, le mouvement invite les patriotes, les insurgés au meeting du rassemblement des OSC contre la déstabilisation du Burkina, le 1er octobre prochain, à 8h à la Maison du peuple. Aussi, les conférenciers ont annoncé l’organisation, en collaboration avec d’autres OSC sœurs, de plusieurs actions pour dire que « le peuple n’a pas changé, il est toujours là ».
Colette DRABO