La Convergence des peuples pour la promotion du traité d’amitié et de coopération ivoiro-burkinabè (COPTAC) célèbre du 27 au 29 septembre 2017 à Ouagadougou, ledit accord à travers un panel sur le thème : « Abords stratégiques des conflits intercommunautaires : le rôle de la chefferie traditionnelle ».
La société civile veut jouer un rôle dans le renforcement des relations entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire, impulsé depuis 2008 par le Traité d’amitié et de coopération (TAC) entre les deux pays. C’est pour célébrer cette relation que la Convergence des peuples pour la promotion du traité d’amitié et de coopération ivoiro-burkinabè (COPTAC) a réuni plusieurs acteurs et des chefs coutumiers du Burkina et de la Côte d’Ivoire autour d’un panel, le 27 septembre 2017 à Ouagadougou sur le thème : « Abords stratégiques des conflits intercommunautaires : le rôle de la chefferie traditionnelle ». L’objectif, a expliqué, le président de cette association créée en mai 2017, Désiré Nawatalba Yaméogo, est de faire des propositions de modes unanimes de gestion des conflits intercommunautaires qui surviennent régulièrement dans les deux pays. Pour sa Majesté Kyfy Zié de la Côte d’Ivoire, par ailleurs président des rois d’Afrique, le rôle que jouent les chefs traditionnels permet de renforcer la fraternité entre les peuples. Il a souligné que l’initiative de la COPTAC est d’autant plus nécessaire que les deux pays ont connu des moments difficiles ces dernières années. Il a promis une contribution des chefs coutumiers pour soulager les ressortissants des deux pays, des problèmes qu’ils vivent de part et d’autre de la frontière. Pour lui, la tenue des Conseils de ministres conjoints sont des actions qui soutiennent le rapprochement des peuples. Il a indiqué que la tenue de ce panel sur la contribution des chefs traditionnels à la résolution des conflits intercommunautaires est une interpellation à l’endroit des sages des deux pays. Pour cela, il a promis l’aide de la chefferie traditionnelle à la jeunesse pour une intégration des peuples.
Vers la création d’un cadre de concertation
Kyfy Zié a également condamné « avec fermeté » les attaques terroristes que le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire ont connues. Il a fait savoir que les chefs coutumiers des deux pays peuvent avoir un rôle catalyseur dans la lutte contre le fléau. Le président du groupe d’amitié Burkina Faso - Côte d’Ivoire, le Nem Naaba, Tibo Jean Paul Tapsoba, député à l’Assemblée nationale, a affirmé qu’il est du devoir des chefs coutumiers de trouver des approches qui permettent de prévenir et de résoudre pacifiquement les conflits intercommunautaires qui s’accroissent dans la sous-région. « Etant des dépositaires des coutumes et traditions, les chefferies coutumières détiennent des techniques de médiation et de facilitation qui continuent jusqu’à nos jours de faire leurs preuves », a-t-il dit. Il a salué la célébration de ce traité qui est, selon lui, un signal fort de renforcement des liens séculaires entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso. Il a souhaité que le panel recommande la création d’un cadre de concertation entre les chefferies coutumières des deux pays, assorti d’un calendrier périodique de rencontres. « Quand la loi moderne fait faillite, nous devons faire recours à nos valeurs traditionnelles pour le vivre-ensemble », a suggéré pour sa part, l’ambassadeur de Côte d’Ivoire au Burkina Faso, Kapeletien Soro. Il a ajouté que l’implication des chefs traditionnels est une bonne chose parce qu’ils sont en contact direct avec les populations et peuvent ainsi contribuer à la vulgarisation des accords et traités signés entre les deux pays. Le directeur de cabinet du Président du Faso, Seydou Zagré, a salué l’initiative de la COPTAC. Il a déclaré que les présidents Roch Marc Christian Kaboré et son homologue ivoirien, Alassane Ouattara, veulent faire de la coopération entre les deux pays, le moteur de développement de la sous-région. Le 29 septembre 2017, il est prévu un grand prix du TAC au cours d’un dîner à Ouagadougou.
Anselme KAMBIRE