La 2e session ordinaire dite « budgétaire » de l’année 2017 de l’Assemblée nationale s’est ouverte, le mercredi 27 septembre 2017 à Ouagadougou, sous la conduite du nouveau président, Alassane Bala Sakandé. Les parlementaires vont essentiellement se pencher sur le projet de loi des finances, gestion 2018.
Fini le temps de l’intersession, marqué par le décès du président de l’Assemblée nationale, Salifou Diallo, le 19 août 2017 à Paris, des suites d’un malaise. Après cette douloureuse épreuve, les députés, toutes chapelles politiques confondues, ont regagné l’Hémicycle, le mercredi 27 septembre 2017, pour tenir la deuxième session ordinaire de l’année, avec désormais à leur tête, Alassane Bala Sakandé. Ils devront essentiellement examiner et adopter le projet de loi des finances, gestion 2018, au cours de cette session qui court jusqu’au 22 décembre 2017. Tel qu’adopté par le Conseil des ministres, en sa séance du mercredi 20 septembre 2017, le budget de l’Etat, gestion 2018, s’établit en ressources à 2006,41 milliards de francs CFA et en dépenses à 2429,80 milliards de francs CFA. Le déficit budgétaire s’élève à 423 milliards de francs CFA en 2018 contre 511, 35 milliards de francs CFA en 2017, soit une amélioration de 87,96 milliards de francs CFA. Cette réduction du déficit, à en croire le gouvernement, va permettre au Burkina Faso de respecter à partir de 2019, la norme communautaire. Outre la question du budget étatique, les députés auront d’autres projets de loi sur leur table. Il s’agit, entre autres, des projets de loi portant création de l’Ordre national des conseils fiscaux et règlementation de la profession Conseil fiscal au Burkina Faso, modalités d’intervention des juridictions étatiques en matière d’arbitrage, et orientation du livre et de la lecture publique.
Pour une gouvernance républicaine
Cette session connaîtra aussi la restitution des travaux de trois commissions d’enquête parlementaires, notamment celles consacrées au système d’enseignement, au système de santé au Burkina Faso, à la réalisation d’infrastructures publiques et à l’acquisition d’équipements par les maîtrises d’ouvrage délégués. Sans oublier les questions orales avec ou sans débat sur divers domaines (les infrastructures routières, lutte contre l’exclusion sociale, la gratuité de soins, etc.) inscrites à l’ordre du jour.
C’est un programme « chargé », comme l’a laissé entendre le nouveau président de l’Assemblée à l’ouverture des travaux, qui a manifesté sa gratitude envers ses collègues pour l’avoir porté au perchoir. « J’entends placer mon mandat sous le signe d’une gouvernance républicaine, démocratique, transparente et consensuelle », leur a-t-il dit, exprimant sa ferme volonté de poursuivre la mise en œuvre du plan stratégique 2016-2020 de l’Assemblée nationale. S’il se veut ambitieux, Alassane Bala Sakandé n’oublie pas pour autant son prédécesseur, un « homme de conviction, d’honneur et de courage », voire un repère, à ses yeux. « La meilleure façon de lui rendre hommage, c’est d’œuvrer avec persévérance à la matérialisation de sa vision, de l’ambition qu’il nourrissait pour son pays et pour l’institution, dont il était le premier responsable », a affirmé le patron du Parlement. Dans cette philosophie, il a rassuré le gouvernement, que lui et ses collègues mettront « toute la rigueur » dans le vote un budget 2018, censé satisfaire les attentes des populations dans plusieurs secteurs. S’agissant de l’actualité nationale, il a regretté la récurrence des attaques terroristes, non sans inviter les Burkinabè à rester unis pour opposer une « résistance sans concession » à cette horde de barbares. L’ouverture de la session budgétaire s’est faite en présence de plusieurs membres du gouvernement et des diplomates, dont le ministre de la Sécurité, Simon Compaoré, représentant le Premier ministre, Paul Kaba Thiéba, et d’une délégation de parlementaires ghanéens, conduite par le premier vice-président du Parlement, Joseph Osei Owusus. Dans son adresse à l’auguste assemblée, celui-ci a salué le dynamisme de la coopération parlementaire entre le Burkina Faso et le Ghana qui, à son avis, est bénéfique pour les deux Etats. Il a surtout souhaité le renforcement de cette collaboration « fraternelle », qui contribue au renforcement de la démocratie en Afrique de l’Ouest.
Kader Patrick KARANTAO