Elle avait décidé de tenir le président guinéen Alpha Condé à la gorge pour qu’il aille aux élections locales et ce, à travers des marches-meetings. On peut dire que l’opposition guinéenne en déroulant une telle stratégie de resserrage est en passe d’obtenir gain de cause avec l’annonce, lundi 25 septembre, de la commission électorale de la date du 4 février 2018 pour la tenue desdites élections communales que le pouvoir a toujours renvoyé aux calendes grecques, pardon guinéennes. Un début d’espoir donc pour l’opposition quand on sait qu’elle et le pouvoir se regardent en chiens de faïence depuis un certain temps. L’on se souvient que, grâce à un accord politique signé à Conakry, le 12 octobre 2016, les deux parties avaient pris la résolution d’aller à l’apaisement. En contrepartie, le pouvoir avait promis, entre autres, la tenue des communales courant février 2017 et l’indemnisation des victimes des violences des manifestations politiques de 2013. Visiblement, ces promesses n’ont pas été tenues. En réaction, Cellou Dalein Diallo et ses camarades avaient décidé de donner de nouveau de la voix pour exprimer leur colère. Ainsi, le 31 juillet dernier, ils avaient tenu au siège de l’Union démocratique de Guinée (UDG) de Mamadou Sylla un meeting de protestation. En début août, l’opposition, sous la houlette de son chef, Cellou Dalein Diallo, avait remis le couvert en organisant une marche à Conakry. Peu avant la manifestation, le pouvoir s’est fendu d’une déclaration dans laquelle il avait réitéré sa promesse de respecter l’accord politique d’octobre 2016. Mais jusqu’à l’heure, les élections locales se font toujours attendre. Si fait que dans la conviction des opposants guinéens, seule la rue peut contraindre Alpha Condé à traduire dans les actes, les conclusions du dialogue politique inter-guinéen d’octobre 2016. Et un des opposants, Mamadou Sylla pour ne pas le nommer, d’aller de son image pour justifier le recours à la rue. Le pouvoir de Condé, a-t-il dit, en effet, est « comme une tortue. Si on ne la chauffe pas, on n’aura rien. » Et on peut dire que depuis la grande marche du jeudi 21 septembre dernier, les lignes commencent à bouger avec cette sortie du président de la CENI pour proposer la date du 4 février 2018. Mais encore faut-il attendre de voir que le président Condé entérine officiellement cette nouvelle date car au regard des promesses non tenues dans le passé, il serait prudent de ne pas lui donner le bon Dieu sans confession.