Trois responsables de partis politiques du Burkina Faso ont, au cours d’une conférence de presse qu’ils ont animé samedi à Ouagadougou, qualifié d’«option politique inopportune, dangereuse et inacceptable», l’idée de certains citoyens burkinabè de vouloir faire revenir au pays, l’ancien président Blaise Compaoré, en exil en Côte d’Ivoire depuis fin octobre 2014.
«La stabilité et la situation sécuritaire doivent être au cœur de nos préoccupations. Ce qui conduit à la réflexion que si des voix s’élèvent pour demander le retour de l’ancien président Blaise Compaoré, cela doit être qualifié d’option politique inopportune, dangereuse et inacceptable», a relevé dans sa déclaration liminaire, Evrard Sorgho, président du Parti écologiste pour le développement nouveau (PEDN).
M. Sorgho animait la conférence de presse, samedi matin à Ouagadougou, en compagnie du président du Parti pour la démocratie et la fédération (PDF/LAAFI), Abdoul Diallo et du président du Parti centriste pour la démocratie et le progrès (PCDP), Inoussa Ouédraogo.
Pour le président du PEDN, certains partis politiques en quête de popularité s’appuyant sur le «fonds de commerce» consistant à demander le retour de Blaise Compaoré, «doivent prendre la mesure sur tout acte pouvant porter atteinte à la stabilité du pays».
Evrard Sorgho estime qu’aucune réconciliation ne peut connaître une réussite dans un environnement caractérisé par «des options politiques dont les motivations restent dans les secrets des Dieux».
Il a expliqué que croire qu’un retour de l’ancien président Compaoré s’appuyant sur une reconquête du pouvoir, laisse perplexe au vu de la situation sociopolitique actuelle.
C’est à juste titre que l’animateur principal de la conférence de presse a adressé aux citoyens burkinabè, «un message de vigilance face à un projet dont on ignore les tenants et les aboutissants».
Les trois responsables du PCDP, du PEDN et du PDF-LAAFI disent que leurs partis politiques n’appartiennent ni à l’opposition, ni à la majorité présidentielle.
Ils disent avoir, tous les trois, claqué la porte du Chef de file de l’opposition politique (CFOP) en mai 2017 parce qu’ils ne se reconnaissaient dans ce regroupement.
Blaise Compaoré est en exile à Abidjan, en Côte d’Ivoire, depuis fin octobre 2014, suite à l’insurrection populaire qui l’a chassé du pouvoir, alors qu’il s’apprêtait à modifier la constitution, en vue de se maintenir.
Ces derniers temps, des Organisations de la société civile (OSC) burkinabè, ainsi que l’ex-parti au pouvoir, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) réclament le retour de Blaise Compaoré au Burkina Faso.
ALK/od/APA