Les premiers pèlerins burkinabè sont rentrés au bercail, hier soir, après avoir accompli, le 5e pilier de l’islam en terre saoudienne. Joie et fierté se lisaient sur les visages des uns et des autres.
Nouhou Berthé vient d’ajouter un titre honorifique, El Hadj, à son nom. Après plus d’un mois (13 août-18 septembre 2017) passé à La Mecque où, il a accompli, dans « de très bonnes conditions », le 5e pilier de l’islam, El Hadj Berthé est arrivé, le mardi 19 septembre 2017, dans l’après-midi, à Ouagadougou. Tout de blanc vêtu, enturbanné et chaussé de babouches aussi blanches, Nouhou Berthé fait partie des 400 premiers pèlerins à fouler le sol burkinabè, à bord de l’airbus A330 de Flynas. Visiblement, El Hadj Nouhou Berthé est en bonne santé. Pour celui qui est à son premier pèlerinage, il a reconnu qu’en réalité, « pour faire le hadj, il faut être dans de bonnes conditions physiques et spirituelles ». Ce, d’autant plus que les épreuves sont physiques, le climat saoudien est assez aride, variant entre 40° et 50° C. « Les personnes se déshydratent très vite. Ce qui fait qu’on a enregistré des cas de fatigue, de maladies », a-t-il témoigné. Témoignages qu’a confirmés El Hadj Amidou Tarnagda. « Il y avait beaucoup de vieilles personnes parmi nous. A chaque fois, il y avait des cas de disparus, ou de malades, ou encore sans accompagnants. Ce qui nous a trop fatigués », a-t-il ajouté. Sinon, il a confié avoir accompli toutes les étapes du hadj, des sept tours de la Kaaba à la lapidation de Satan, de Mina à Arafat, en passant par Mouzdalifa, avant de revenir à La Mecque. El Hadj Tarnagda a aussi soutenu que les fidèles musulmans ont eu des problèmes de logement à leur arrivée à Mina. Pour El Hadj Arouna Sanogo qui est à sa première participation, l’édition 2017 a été sans faute. « Tout s’est bien passé par la grâce d’Allah. Je suis allé et revenu en bonne santé. Je n’ai eu aucun problème. Je rends grâce à Dieu», a-t-il déclaré. Venus accueillir les pèlerins sur le tarmac de l’aéroport international de Ouagadougou, des membres du gouvernement conduits par le ministre en charge de l’administration territoriale, Siméon Sawadogo ont souhaité la bienvenue aux nouveaux « El Hadj et Adja ». Le ministre Sawadogo, s’est réjoui de voir des « visages radieux » descendre de l’avion et aussi espérer qu’ils soient porteurs « de nombreuses bénédictions pour leurs familles et le pays ». Parce que, « quand ils partaient, nous étions très inquiets ». Des 8143 musulmans burkinabè qui ont effectué le déplacement, 10 ont perdu la vie et de nombreux autres sont tombés malades. Et Siméon Sawadogo d’interpeller les fidèles croyants : « Pour aller à La Mecque, il est toujours souhaitable d’y aller quand on est en forme. A 90 ans, 96 ans, vous partez avec des maladies, souvent sur des roulettes ». Les difficultés de logements s’expliquent par le fait que les organisateurs ont cédé des sites réservés aux Burkinabè aux Nigérians et aux Angolais, foi du ministre. En attendant de faire le point et de mieux préparer l’édition prochaine, les pèlerins continueront de fouler le sol burkinabè jusqu’au 28 septembre prochain.
Djakaridia SIRIBIE
Emilie OUEDRAOGO
(Stagiaire)