Sous l’égide de la NAFA, la Coalition nationale pour le changement avec Djibrill Bassolé a organisé à Banfora, un grand meeting pour exiger la libération du Général, détenu injustement selon elle, dans le cadre du coup d’Etat du Général Diendéré. C’était le 17 septembre 2017. La salle de conférence du collège Sainte Thérèse de Banfora a refusé du monde.
Une salle de 800 places assises, pleine à craquer, avec des gens amassés aux différentes fenêtres et dans les quatre coins, telle était la physionomie que présentait la nouvelle salle polyvalente du collège Sainte Thérèse de Banfora, ce 17 septembre 2017, lors de la conférence publique organisée par la NAFA à Banfora, pour demander, sans délai, la libération de Djibrill Bassolé. Une chose est sûre, les militants de la NAFA ainsi que les sympathisants ont répondu massivement à l’appel du parti pour un plaidoyer pour la libération du Général Djibrill Bassolé. Vers 10 heures et demie, la délégation nationale, conduite par le député François Bassié et qui comptait en son sein Assita Ouattara, Aziz Dabo et Sanogo Drissa, tous du Bureau exécutif national de la NAFA, fait son entrée dans la salle. S’en suit l’exécution du Ditanyé et de slogans. Pour planter le décor, les vieux ont été invités à bénir la rencontre de plaidoyer. Puis, tour à tour, les femmes et les jeunes se sont succédé pour dénoncer la détention du Général Bassolé et appeler de toutes leurs forces à sa libération. « Comment peut-on refuser d’accorder la permission à quelqu’un qui est malade d’aller se soigner ? », a déploré le vieux Bamassi Adama Soulama. Pour le représentant de la NAFA dans la région des Cascades, Salifou Barro, le pari de la mobilisation a été tenu et cela montre que les Banforalais sont attachés à des valeurs non monnayables comme la justice, l’équité. Selon lui, cette rencontre des militants de la NAFA et de sympathisants du Général, regroupés au sein de la Coalition pour le changement avec Djibrill Bassolé, se veut un cadre pour dénoncer l’arbitraire dans la détention du Général. S’adressant à la foule, il dit qu’il a rendu visite au « premier prisonnier politique du Burkina » et il rassure qu’il a le moral au beau fixe. « Il m’a dit de vous rassurer que dès qu’il sortira de sa détention, il se joindra à nous pour qu’ensemble nous menions le combat jusqu’à la victoire finale », a lancé Salifou Barro qui ajoute que c’est simplement parce que Djibrill Bassolé représente un obstacle ou une menace pour certains, qu’il est aujourd’hui incarcéré. L’homme est pourtant plein de qualités, relève Salifou Barro qui milite pour sa libération. A titre d’exemple, il a cité le rôle très important qu’il a joué dans la nuit du 30 octobre 2014 en faisant remplacer par des gendarmes, les militaires armés de balles réelles et qui avaient pour ordre de défendre l’accès à l’Assemblée nationale. A cela, il ajoute la médiation réussie au Darfour en 2008 et la mission qu’il a conduite avec brio à l’Organisation de la coopération islamique. Longuement ovationné par la salle, Salifou Barro a martelé que du reste, les conclusions des enquêtes d’éminents juristes des Nations Unies, conduites durant 9 mois dans notre pays, réconfortent la NAFA dans son combat pour la libération de celui qui a été accusé à tort ou à raison par Blaise Compaoré, d’avoir préféré soutenir le peuple insurgé lors de l’insurrection d’octobre 2014. Très inspiré, le député François Bassié, après avoir harangué la foule avec des slogans comme « libérez Bassolé », a indiqué que le combat de la NAFA va cesser d’être un simple plaidoyer pour prendre d’autres formes si le président Roch ne prend pas ses responsabilités pour garantir la paix au Burkina. « Nous entendons dire que le président ne doit pas ou ne peut pas se mêler de cette affaire. Mais c’est bien à lui que l’ONU a écrit pour dire que la détention de Djibrill Bassolé est arbitraire et qu’il faut le libérer ». Pour lui, la ligne rouge est franchie puisque la détention de Djibrill Bassolé est abusive et tend à devenir permanente. « La détention préventive, selon notre Code pénal, est une exception. Mais pour le cas de Djibrill Bassolé, elle est devenue la règle tout simplement, parce que les autorités politico-militaires s’en servent comme bouclier en défaveur de notre leader », a-t-il fait observer. Pour la NAFA, tout cela est fini. « Nous n’envisageons pas de manifester avec violence, mais sachez que de plus en plus, nous ne croyons plus à la Justice militaire ».
Mamoudou TRAORE