Des secrétaires du Burkina Faso ne sont pas contents de leur département de tutelle, le ministère de la Fonction publique, du Travail et de la Protection sociale. A l’appel de leur syndicat, ils ont donc tenu à le manifester ouvertement par un sit-in d’avertissement de 48 heures débuté le jeudi 14 septembre 2017 et qui concerne toute l’étendue du territoire national. A Ouagadougou, c’est devant les locaux abritant le cabinet du ministre P. Clément Sawadogo qu’ils ont choisi de traiter très tôt le matin le courrier qui les concerne directement.
En rappel, c’est en mars 2017 que le département de la Fonction publique, du Travail et de la Protection sociale a entrepris l’élaboration d’un Répertoire interministériel des métiers de l’Etat (RIME). Le syndicat national des secrétaires du Burkina (SYNASEB), au départ, avait été impliqué dans cette élaboration. Par la suite, il n’a plus été associé aux rencontres, et d’importants amendements ont été faits, qui sont contraires aux positions défendues par le SYNASEB. A cela s’ajoute la non-satisfaction de sa plate-forme revendicative déposée voilà pratiquement un an déjà, soit le 29 septembre 2016.
A en croire le syndicat, les critères de détermination des métiers se basent sur la matière qui renvoie au domaine de compétence, le profil des acteurs qui fait appel aux qualifications et les missions assignées qui portent sur les attributions. Ainsi perçue, la place du secrétariat, selon lui, est bel et bien dans la gouvernance administrative.
Pour protester contre la situation, le syndicat a donc appelé ses militants et sympathisants à un sit-in d’avertissement les 14 et 15 septembre 2017, de 7 heures à 12 heures 30, dans tout le pays. Si à Ouagadougou c’est le ministère de tutelle qui a été choisi pour tenir ce mouvement, dans les régions de l’intérieur du pays, les travailleurs ont été invités à se réunir devant les gouvernorats pour exiger l’implication et la prise en compte des amendements du SYNASEB dans le processus d’élaboration du RIME ainsi que le traitement diligent et approprié de sa plateforme revendicative. Celle-ci, a indiqué le secrétaire général du Bureau national du SYNASEB, Bourama Ouattara, porte sur trois points : il y est question de la réorganisation du plan de carrière des secrétaires ; de l’amélioration des conditions de vie et de travail de même que de mesures d’accompagnement/Fonds de motivation. On évoque également : la relecture consensuelle du décret du 10 juin 2009 portant organisation des emplois interministériels en y associant le SYNASEB en vue de consacrer la spécification du corps de métier de secrétaire ; la cessation de l’occupation des postes de secrétaires par des agents non qualifiés ; le relèvement du nombre de postes à pouvoir aux concours professionnels, notamment par la cessation des recrutements sur mesures nouvelles ; l’implication du syndicat dans les instances de décision ; la déconcentration de la formation des secrétaires dans tous les Instituts régionaux d’administration (IRA) existants ; l’octroi d’une indemnité vestimentaire ; l’octroi d’une indemnité spécifique…
Le syndicat est très déterminé et, foi de Bourama Ouattara, si à l’issue du sit-in de 48 heures des solutions idoines ne sont pas trouvées, le SYNASEB se réserve le droit d’engager d’autres actions pour faire aboutir ses justes revendications. Il prévient qu’il tiendra en outre le gouvernement pour responsable de la détérioration du climat social s’il persiste dans son attitude actuelle de mépris pour la corporation.
D. Evariste Ouédraogo