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Dépôt des dossiers d’orientation à l’UO : Une opportunité d’affaires pour les anciens étudiants
Publié le jeudi 14 septembre 2017  |  Le Pays
L’université
© Autre presse par DR
L’université de Ouagadougou baptisée au nom du Pr Joseph Ki-Zerbo




L’Université Ouaga 1 Pr Joseph Ki-Zerbo et l’Université Ouaga 2 reçoivent, du 11 au 22 septembre 2017, les dossiers des nouveaux bacheliers qui souhaitent poursuivre leurs études dans ces universités. 15 000 à 18 000 nouveaux bacheliers sont attendus au titre de l’année académique 2017-2018. Ce qui constitue une opportunité d’affaires pour les anciens étudiants qui, pour la circonstance, offrent leurs services aux nouveaux moyennant des espèces sonnantes et trébuchantes. Ambiance au campus de Zogona, le mardi 12 septembre 2017.

« Photo climatisée », « photo rapide », « photo minute ». C’est en ces termes que les prestataires de service de circonstance tentent de convaincre tout nouveau bachelier qui arrive à l’Université Ouaga 1 Pr Joseph Ki-Zerbo, ces jours- ci. En effet, ils sont nombreux, les anciens étudiants de cette université, qui se sont érigés en prestataires de service pour accompagner les nouveaux bacheliers qui viennent pour le dépôt des dossiers d’orientation dans les filières de formations académiques au titre de l’année 2017-2018. Une opportunité d’affaires pour ces anciens étudiants qui se proposent d’aider les nouveaux qui font leur baptême de feu à l’université. Nous y avons effectué une visite hier, 12 septembre 2017. « Mon frère, y a photo rapide » ; « nous sommes rapides et moins chers » ; « nous allons vous faire un bon prix ». C’est ainsi que nous avons été accueilli à notre arrivée aux environs de 8h. Après une brève discussion avec l’un d’entre eux, il a confié que les prix des photos varient d’un lieu à un autre, mais la majorité facture 4 photos d’identité à 1 000 F CFA. Et les choses marchent bien pour certains. Dès le premier jour, le plus célèbre d’entre eux, Batien Nigna alias Pasteur Photo, a fait une recette de plus de 50 000 F CFA. C’est d’ailleurs pour cela qu’il a décidé d’en faire un métier, nous a-t-il confié. En effet, arrivé sur le campus en 2005 comme étudiant, il avait, en son temps, commencé à allier études et photographie.

Pendant que certains facturent le service à 250 F CFA, d’autres offrent le même service à 200 F CFA


Ses principaux clients étaient ceux de sa classe. Le secteur étant juteux, il a décidé alors en 2015 de formaliser son activité en entreprise sous la dénomination les Etablissements Pasteur Photo. Les couvertures des cérémonies de mariage, des conférences, les photos biométriques de passeport, de visa et les impressions numériques sont, entre autres, les produits qu’il propose à sa clientèle. Comme lui, nombreux sont les étudiants qui offrent les mêmes services. D’autres, par contre, offrent d’autres types de prestations. Eux, Ils reçoivent les nouveaux bacheliers, leur donnent des informations relatives à l’orientation et les aident à remplir le formulaire d’inscription. Là aussi, les prix varient d’un prestataire à un autre. Pendant que certains facturent le service à 250 F CFA, d’autres offrent le même service à 200 F CFA. Il y en a d’autres par contre qui le font gratuitement. Wenceslas Dabiré, la licence en géographie en poche, n’a pas encore eu mieux à faire. C’est pourquoi lui et ses camarades ont décidé de s’adonner à ce métier de la débrouille, en attendant des lendemains meilleurs. « Je me débrouille et je fais du tout, pourvu que ça me rapporte de l’argent. Actuellement, je suis dans mon entreprise. J’aide les nouveaux bacheliers à remplir les documents pour les dépôts de dossiers pour l’orientation », a-t-il indiqué. Pour y arriver, tous les moyens sont bons. Les téléphones portables, notamment les smartphones ou téléphones intelligents, sont mis à contribution puisque toutes les informations utiles y sont scannées. Ce qui permet de donner des informations justes aux éventuels clients. Chaque étudiant accompagné lui rapporte 200 F CFA. Ce qui lui a permis de faire une recette de 3 000 F CFA le jour d’avant notre rencontre, nous a t-il confié. Il souhaite que la date limite initialement prévue pour le 22 septembre prochain soit reportée afin que son gombo soit plus consistant. « Comme l’Etat nous a oubliés, nous faisons cela pour avoir à manger », a-t-il soupiré.

Si certains facturent le service rendu aux nouveaux bacheliers, d’autres, membres de certaines organisations, le font gratuitement. Parmi eux, Mariam Sawadogo, étudiante en 3e année de droit à l’Université Ouaga 2 et membre du bureau de l’Association des élèves et étudiants du Burkina (AEEB), section SJP. « Nous assistons les nouveaux bacheliers. Nous les écoutons à leur arrivée. Puis, nous leur donnons des conseils en fonction de leurs séries pour le choix de la filière de formation. Après cette étape, nous les aidons à remplir les différents documents. Nous faisons ce travail gratuitement, pour nos frères et sœurs. », a-t-elle relevé. Comme les membres de l’AEEMB, d’autres structures religieuses telles que la Jeunesse estudiantine catholique (JEC), offrent le même type de services, gratuitement.

Et les efforts de ces étudiants, de l’avis de certains nouveaux bacheliers, rendent service à la communauté estudiantine entière. C’est du moins ce qu’a affirmé Blaise Sedégo qui vient de décrocher son baccalauréat série F4. Grâce à ces derniers, il dit avoir pu déposer ses dossiers et espère être orienté en Sciences exactes et appliquées (SEA). « J’ai sollicité leur service pour le remplissage de la pochette et les renseignements. Ce qui m’a permis de m’inscrire. J’ai payé 250 F CFA. Je suis satisfait car ils sont compréhensibles », s’est –il réjoui.


Pour accueillir tous ces futurs étudiants, des dispositions sont prises pour faciliter la fluidité des dépôts, a confié le Pr Mamadou Sawadogo, vice-président de l’Université Ouaga 1 Pr Joseph Ki-Zerbo, chargé des enseignements et des innovations pédagogiques. Les 2 premiers jours ont été réservés aux noms de famille des nouveaux bacheliers commençant de A à H et ainsi de suite. « Cette année, nous avons innové en introduisant une fiche de demande. Au lieu de faire la demande manuscrite, c’est une fiche où les étudiants doivent compléter les informations à la place de la demande manuscrite. », a-t-il indiqué tout en ajoutant que le nombre de guichets de réception des dossiers a été revu à la hausse. Ceux qui ont obtenu le Baccalauréat hors du Burkina et qui souhaitent s’inscrire en Pharmacie ou en médecine, sont également obligés de le faire eux-mêmes. Mais qu’à cela ne tienne, tous ceux qui pourront déposer les dossiers seront bel et bien orientés, a rassuré le Pr Sawadogo. « On est presque sûr que tous ceux qui ont déposé seront orientés. Même si ce ne sera pas au niveau de leur premier choix, mais certainement, l’un des 3 choix sera respecté », a-t-il soutenu.

Etre au campus à 5h du matin

Pour faciliter la tâche des étudiants, les deux universités publiques de Ouagadougou ont décidé de mutualiser leurs efforts. Par exemple, lorsqu’un étudiant dépose son dossier au niveau de la Direction des affaires académiques, de l’orientation et de l’information (DAOI), il peut être affecté dans l’une de ces universités ou encore dans l’un des Centres polyvalents de formation tels que celui de Dédougou, de Ouahigouya, de Kaya ou de Fada N’gourma qui relèvent tous de l’Université Ouaga 1 Pr Joseph Ki-Zerbo. Il a également confié que des réflexions sont menées pour minimiser au mieux le chevauchement des années académiques qui pourrait retarder l’avancement de ces nouveaux bacheliers. En ce qui concerne les dépôts, certains étudiants estiment que les mesures prises permettent de déposer aisément les dossiers. D’autres par contre pensent le contraire puisqu’il faut être au campus à 5h du matin pour être sûr de pouvoir déposer son dossier.

Issa SIGUIRE
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