Le coordonnateur du Programme national de construction de 40 000 logements sociaux et économiques, Pegwendé Aimé Camille Soubeiga, a fait le point de la mise en œuvre dudit programme à Sidwaya, le mardi 12 septembre 2017 à Ouagadougou.
Ceux qui se sont inscrits pour acquérir une maison dans le cadre du Programme national de construction de 40 000 logements sociaux et économiques n’ont pas d’inquiétude à se faire car le programme est sur de bons rails. Cette affirmation est du coordonnateur dudit projet, Pegwendé Aimé Camille Soubeiga, par ailleurs secrétaire permanent de la politique nationale de logements. Ce dernier a confié à Sidwaya, le mardi 12 septembre 2017, à Ouagadougou que le processus de validation des inscriptions est quasiment fini. « Nous avons enregistré plus de 270 000 inscriptions dont environ 130 000 fiches physiques. Nous avons mobilisé une trentaine d’opérateurs de saisie à l’Agence nationale de promotion des technologies de l’information et de la communication (ANPTIC) pour introduire ces données dans la plateforme. A ce jour, 208 000 inscriptions ont été validées car il y a eu des doubles inscriptions, des fiches mal remplies. Mais nous travaillons pour racheter ceux qui ont des données manquantes », a-t-il dévoilé. Aussi, il a indiqué que depuis quelques jours, des messages sont envoyés à ceux dont les inscriptions ont été validées. Outre cette avancée, il a déclaré que des opérations de construction sont en cours à Ouagadougou et Gaoua. A ses dires, des activités d’aménagement du foncier ont été entamées dans toutes les communes du pays et ces parcelles seront disponibles en 2018. « Nous avons aussi lancé un marché d’ouverture et de rechargement des voies dans 36 communes urbaines concernant la viabilisation des sites », a-t-il souligné. Il a indiqué que des études de dossiers sont en cours pour la pré-qualification des promoteurs immobiliers privés qui vont réaliser, au compte de cette année, 5 000 logements dans toutes les localités. A terme, a-t-il dévoilé, ce sont 20 000 logements qui seront bâtis à Ouagadougou qui enregistre 60% des demandeurs, 8 000 à 10 000 à Bobo-Dioulasso, 250 à 300 dans les autres chefs-lieux de région, 50 à 100 dans les chefs-lieux de province et une vingtaine dans les 302 communes rurales.
Pas évident d’avoir une maison dans le lieu souhaité
« Mais ces prévisions pourront être modifiées en fonction de la demande car il n’est pas question de construire là où le besoin n’a pas été exprimé », a-t-il prévenu. En sus, il a relevé que les inscrits ne doivent pas forcément s’attendre à avoir des maisons dans les arrondissements souhaités. « Les inscriptions visaient à faire l’état de la demande mais nous ne pourrons dégager des parcelles et construire que là où les plans d’urbanisation des différentes villes le permettent », a-t-il éclairci. S’agissant des conditions d’acquisition des maisons, il a indiqué que dès que les opérations de construction démarreront, le programme lancera les souscriptions auprès des banques. « Ceux dont les inscriptions ont été validés et qui sont vraiment intéressés devront souscrire auprès des comptes du programme logés dans les différentes banques. Les institutions financières analyseront les dossiers et nous ferons parvenir les listes des salariés qui disposent des 10% d’apport personnel pour les logements sociaux et 30% pour les logements économiques et de standing et à qui elles peuvent accorder des crédits à des taux d’intérêt bonifiés pour acheter les maisons », a-t-il expliqué. Pour les non-salariés, des réflexions sont en cours pour trouver le mécanisme qui sera appliqué, foi de M. Soubeiga. Au cas où ceux qui ont les capacités de payer dépassent le nombre de maisons disponibles, le coordonnateur a soutenu que le programme procèdera par sélection de dossier ou tirage au sort. « Ceux qui ne seront pas retenus seront prioritaires pour les prochains programmes qui seront initiés. Ce processus est à l’opposé de la méthode employée auparavant où l’acquéreur était sélectionné directement sur la liste des inscrits. Nous nous rendions compte après que les bénéficiaires ne sont pas solvables ou ne sont pas du tout intéressés par les logements sociaux », a-t-il justifié.
Des bureaux d’études pour le suivi des chantiers
Le ministère de l’Urbanisme et de l’Habitat sera-t-il capable de réaliser 40 000 logements en cinq ans quand on sait qu’en huit ans, moins de 5 000 maisons ont pu être construits dans le cadre du programme 10 000 logements ? Qu’en sera-t-il de la qualité des maisons à produire et de la viabilisation des sites qui ont fait défaut dans le précédent projet ? Face à ces deux préoccupations, M. Soubeiga s’est voulu rassurant. « Nous avons tiré tous les enseignements, les leçons du programme passé. Celui des 40 000 logements est une priorité du programme du président du Faso et de mon département. L’engagement politique y est et nous mettons tout en œuvre pour la satisfaction des populations », a-t-il certifié. Concernant la qualité des logements, il a laissé entendre que contrairement au passé, des bureaux d’études seront recrutés pour renforcer les services de la direction générale de l’urbanisme et de la viabilisation dans le contrôle des chantiers. « D’ailleurs, les promoteurs immobiliers sont mis en concurrence et ceux qui produiront des maisons de basse qualité courent le risque de ne pas avoir d’acquéreurs », a-t-il ajouté. Il a fini en rassurant que tout sera mis en œuvre pour la réussite du programme. Dans ce sens, il a demandé aux uns et aux autres d’adhérer ou former des coopératives d’habitat. Pour lui, cela implique le travailleur et l’employeur, ce qui est un plus. « Il y a aussi l’appui de l’auto-construction. Ceux qui ont des parcelles peuvent faire appel à nous pour réaliser leur maison », a-t-il relevé. L’objectif recherché au-delà de la réalisation des 40 000 logements sociaux et économiques est d’aller selon lui, vers un guichet unique du foncier pour permettre la coordination de toutes les interventions à l’intérieur du secteur.
Eliane SOME