Les responsables de la coordination des Comités de défense et d’approfondissement des acquis de l’insurrection populaire (CDAIP) de la ville de Ouagadougou ont animé une conférence de presse hier 11 septembre 2017. Objectif : annoncer les activités prévues par ladite structure dans le cadre de la commémoration du 2e anniversaire de la résistance victorieuse au putsch de septembre 2015.
Le 16 septembre prochain, le peuple burkinabè commémorera le 2e anniversaire de sa résistance lors du putsch manqué de 2015 du général Gilbert Diendéré et de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP). Un anniversaire que la coordination des Comités de défense et d’approfondissement des acquis de l’insurrection populaire (CDAIP) de la ville de Ouagadougou n’entend pas laisser passer sous silence. A ce titre, plusieurs activités sont prévues au nombre desquelles, une conférence publique prévue le 17 septembre à 9h au Conseil burkinabè des chargeurs (CBC) sous le thème : « Impunité des crimes de sang et des crimes économiques et insécurité grandissante liée aux attaques terroristes : quels liens et quelles actions de lutte ?» Outre cette activité, des conférences publiques et des concerts éclatés dans les arrondissements de Ouagadougou, en collaboration avec le SYNAMUB, la Coalition contre la vie chère (CCVC), l’Organisation démocratique de la jeunesse (ODJ), le Mouvement burkinabè des droits de l’Homme et des peuples (MBDHP), la Confédération générale du travail du Burkina (CGT-B), ont également été annoncés par les conférenciers. Pour un succès éclatant de ces activités, les CDAIP invitent les populations de Ouagadougou et environnants à se mobiliser massivement. Selon le président des CDAIP de la ville de Ouagadougou, Elie Tarpaga, ce 2e anniversaire se tient dans un contexte national socio-économique marqué par l’aggravation de la misère caractérisée par la persistance de la vie chère, le chômage massif des jeunes, les difficultés d’accès aux soins de santé, au logement décent, etc. En tout cas, cette conférence de presse a été l’occasion pour M. Tarpaga et ses camarades de fustiger la gestion du pays par le pouvoir actuel. « Pendant que les hommes et les femmes du peuple peinent à joindre les deux bouts, les nouveaux anciens dignitaires vivent dans un luxe insultant. En effet, les ministres du gouvernement Kaba continuent de bénéficier des mêmes privilèges que ceux des gouvernements de Blaise Compaoré ». Il en est de même des députés de l’Assemblée nationale qui ne se sont pas empêchés de se distribuer un million de F CFA chacun en fin d’année « comme le veut la tradition » pour les fêtes de fin d’année.
Un appel à la mise en place des CDAIP dans les quartiers et secteurs
« L’Assemblée nationale, à l’image des autres institutions de la Ve République, est budgétivore et engluée dans des scandales de corruption comme le témoignent l’affaire des tablettes et les missions non justifiées qui ont défrayé la chronique ces dernières années », a affirmé Elie Tarpaga. Par ailleurs, les conférenciers ont déploré, au plan politique, entre autres, l’«incapacité de l’Etat à assumer son rôle régalien de sécurisation des personnes et des biens sur le territoire national », et la « faillite du système judiciaire ». « Les dossiers emblématiques tels que ceux des martyrs de l’insurrection populaire et de la résistance au putsch n’ont connu aucune avancée notable. Le jugement du dernier gouvernement de Blaise Compaoré, bien qu’ayant débuté devant la Haute cour de justice, n’augure pas de bonnes choses. Pour preuve, ce jugement a été suspendu et sa reprise a été rejetée aux calendes grecques. Pire, l’on assiste à la libération tous azimuts et sans explication des personnes impliquées dans les tueries, lors du coup d’Etat (le commandant par intérim de l’ex-RSP, Aziz Korogo, le président du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), Eddie Komboïgo…) et de certains dignitaires du régime déchu, présumés coupables de crimes de sang et de crimes économiques (les ex-maires Salia Sanou, Zakaria Sawadogo, Basile Kaboré, le Premier ministre Luc Adolphe Tiao, les ministres Jérôme Bougouma, Jean Bertin Ouédraogo…) », a martelé M. Tarpaga.
Au regard de cette situation, les conférenciers ont invité les populations de Ouagadougou et environnants à se mobiliser davantage pour la mise en place des CDAIP dans les quartiers et secteurs, et à renforcer ceux existants, afin d’«exiger la vérité et la justice pour tous les martyrs de l’insurrection populaire et de la résistance au putsch, pour toutes les autres victimes de la barbarie du régime Compaoré (Dabo Boukary, Norbert Zongo, Thomas Sankara, Flavien Nébié, etc.), ainsi que le jugement des dossiers de crimes économiques commis avant, pendant et après l’ère Compaoré, à dénoncer et combattre la corruption généralisée dans la gestion du pays par le pouvoir MPP et ses alliés ».
Colette DRABO