La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) et l’Union économique et monétaire ouest- africaine (UEMOA) ont tenu, le 8 septembre 2017 à Ouagadougou, leur 16e rencontre interinstitutionnelle. A l’occasion, les deux institutions se sont accordées sur les dispositions à prendre pour renforcer et harmoniser la libre circulation des personnes et des biens dans un contexte d’insécurité.
La libre circulation des personnes et des biens et d’autres chantiers pour le bien- être des populations de l’Afrique de l’Ouest préoccupent les deux institutions sous régionales de l’espace. Ainsi, du 5 au 7 septembre 2017, des experts des commissions de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest et de l’Union économique et monétaire ouest- africaine, dans le cadre du Secrétariat technique conjoint (STC), se sont retrouvés autour de plusieurs chantiers et dossiers d’intérêt commun. Ils ont planché sur des sujets majeurs comme, la Charte communautaire des PME, le programme de restructuration et de mise à niveau des industries, la gestion des ressources naturelles ainsi que l’état d’avancement des chantiers de convergence dans les domaines des infrastructures, des mines, de l’agriculture, du commerce, des douanes, de l’énergie, de l’éducation, du droit et des télécommunications.
Le Secrétariat technique conjoint CEDEAO-UEMOA a été mis en place à la suite de la signature en mai 2004 d’un accord de partenariat dont l’objectif est de permettre aux deux institutions de mutualiser leurs moyens respectifs, autour d’une approche régionale et cohérente, en vue de la convergence des différentes politiques, pour le bien-être des populations. Pour la mise en œuvre des différents axes de ce protocole, des rencontres biannuelles sont alternativement tenues à Ouagadougou et Abuja.
Les experts ont été rejoints, le 8 septembre par les présidents des commissions des deux institutions, Marcel de Souza (CEDEAO) et Abdallah Boureima (UEMOA). Le président de la commission de la CEDEAO a félicité son homologue de l’UEMOA, dont les nombreuses réalisations dans le domaine de l’intégration régionale « ont toujours constitué une source d’inspiration pour la CEDEAO ». Pour Marcel de Souza, depuis la signature du protocole d’accord, des « avancées significatives » ont été notées dans la mise en œuvre de nombreux chantiers concourant à la construction du Marché commun de la CEDEAO. Ces chantiers, a-t-il expliqué, touchent des domaines variés notamment le Tarif extérieur commun (TEC), l’Accord de partenariat économique Afrique de l’Ouest–Union européenne (APE), le Code communautaire des douanes, la fiscalité intérieure, l’agriculture, les infrastructures de transport, le programme communautaire de développement, l’éducation et la culture.
La sécurité de l’espace d’abord
La 16e rencontre interinstitutionnelle, a-t-il souligné, permettra de passer en revue les modalités de financement de l’observatoire sur le foncier rural et la rationalisation des organes de mise en œuvre des textes réglementaires sur les intrants à travers la signature de convention de coopération sur les pesticides, les engrais et les semences. A cela, s’ajoutent l’harmonisation des codes des douanes pour un code unique dans la région, l’harmonisation des dispositions communautaires régissant la libre circulation des biens dans le cadre de la mise en œuvre du Schéma de libéralisation des échanges et les questions liées à la fiscalité.
Le président de la commission de l’UEMOA, Abdallah Boureima, a estimé, pour sa part que le défi à relever pour les deux espaces communautaires est à la fois majeur et double. En effet, a-t-il dit, la CEDEAO et l’UEMOA sont confrontées aux défis sécuritaires et du développement, face à une menace aussi asymétrique et aux obstacles et incertitudes qui pèsent sur les activités économiques en milieu rural et urbain. « Comment résoudre, dans le même temps, l’équation délicate qui consiste à soustraire, au profit de la question sécuritaire, des ressources qui, auraient pu servir à l’essor économique et au bien-être des populations ? », a-t-il demandé. Il s’agit, a-t-il poursuivi, d’autant de questions qui interpellent dans un contexte de persistance de la pauvreté et de la précarité, de fragilité des économies face aux chocs exogènes, de déficits infrastructurels, de crises alimentaires et énergétiques récurrentes et d’atteinte des Objectifs de développement durable (ODD). « Nous devons être en quête permanente de synergies, de complémentarités et d’avantages comparatifs … parce que nous vivons dans une région commune, … nos ambitions sont communes, … nos populations ont un destin commun, … nos deux institutions ont des missions et objectifs communs », a-t-il conclu.
Jean-Marie TOE
Sala COMPAORE (stagiaire)