Estimés à environ 7 000, les Béninois vivant au Burkina Faso évoluent dans plusieurs secteurs d’activités. La communauté compte notamment des cadres de classe exceptionnelle (fonctionnaires internationaux), des cadres (ingénieurs, chefs d’entreprises), des hommes d’affaires, des commerçants, des ouvriers qualifiés etc. Cette communauté entend désormais se mobiliser pour faire face aux défis qui l’attendent. Regroupée au sein d’une association, les Béninois du Burkina Faso ont élu le 24 juillet 2016, Brice Judicaël Clovis Babadjihou, ingénieur des ponts et chaussés et chef d’entreprise a en 14 mois de mandature, redonné confiance à ses compatriotes. Il livre ici sa stratégie et ses ambitions.
Fasozine: comment se porte la communauté béninoise que vous dirigez depuis juillet 2016 ?
Brice Judicaël Babadjihou: je dirai que la communauté se porte plus ou moins bien en ce sens que nous avons une forte communauté de Béninois vivants au Burkina Faso et nous n’avons pas de problèmes particuliers avec nos hôtes.
Quel était l’état des lieux à votre arrivée à la tête de cette communauté ?
Il faut dire que la situation était un peu inquiétante parce que nous avions un bureau inactif. Et on ne sentait pas trop cette communauté. Il y avait des problèmes par ci par là quand bien même qu’il n’est pas facile de gérer une communauté. Il s’agit essentiellement de problèmes sociaux et des difficultés financières au sein du bureau sortant.
Comment comptez-vous faire face à ces nombreux cas sociaux ?
Il faut avoir un minimum de capacité financière pour être président d’une communauté. On ne peut pas se baser sur les cotisations des membres pour résoudre les problèmes. Je remercie Dieu d’avoir un bureau de technocrates qui disposent du minimum de moyens. Donc tous les membres cotisent rapidement pour gérer les problèmes. En 14 mois, nous avons dépensé plus de huit millions de francs CFA contre une cotisation de 750.000 FCFA. Sur les huit millions dépensés, les membres du bureau ont cotisé deux millions et six millions sont sortis de ma propre poche. C’est vous dire qu’il faut avoir les reins solides puisque c’est un don de soi.
Les bisbilles entre le bureau sortant et le consulat sont-elles résolues ?
Le nouveau bureau que je dirige a de très bonnes relations avec le consulat. A notre arrivée à la tête de la communauté, nous avons tout mis en œuvre pour résoudre tous ces problèmes et tout va pour le mieux maintenant. Il y a une avancée significative dans nos relations avec le consulat. Les gens interprétaient autrement la relation entre le consulat et la communauté. Le bureau de la communauté ne peut pas fonctionner sans le consulat. Nous avons donc la chance d’avoir une consule qui est très compréhensive et qui nous accompagne dans nos entreprises.
Vous avez aussi entrepris des reformes…
Pour avancer il faut avoir une communauté forte et réconciliée. Cela fait partir de mon projet. Depuis notre arrivée, nous avons réussi à faire changer beaucoup de choses. Nous avons réussi à imposer les cartes de membres et tous les Béninois vivant au Burkina Faso ont adhéré facilement. Nous avons plusieurs autres projets en vue mais vous le saurez le moment venu. Pour l’instant, notre objectif est de nous réconcilier et insuffler un nouveau dynamisme au sein de la communauté.
Nous avons en projet de réaliser quelque chose sur le terrain que nous a octroyé le gouvernement burkinabè depuis plusieurs années à Tanghin, un quartier de Ouagadougou. Nous allons commencer à bâtir ne serait-ce qu’une clôture pour que le gouvernement burkinabè ne regrette pas de nous avoir fait ce don. C’est donc l’occasion pour moi de lancer un appel à tous les Béninois résidant au Burkina Faso de se joindre à nous pour réussir ce projet. Je demande également à mes compatriotes qui n’ont pas encore leur carte de membre de la communauté de se joindre à nous et d’éviter tous comportements malsains dans leur lieu de résidence.