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Détention de Nathalie Somé : Le regard critique de Me Stéphane Ouédraogo
Publié le samedi 9 septembre 2017  |  Le Pays
Interdiction
© aOuaga.com par Séni Dabo
Interdiction de la couverture de la campagne électorale déguisée : explication de texte du CSC
Vendredi 26 juin 2015. Ouagadougou. Le Conseil supérieur de la communication (CSC) a organisé une rencontre d`appropriation de la décision portant règlementation de la couverture médiatique de toute campagne électorale au profit des rédacteurs en chef des organes de presse. Photo : Nathalie Somé, présidente du CSC




La présidente du Conseil supérieur de la communication (CSC), Nathalie Somé, vient de passer sa deuxième nuit à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO). Poursuivie pour des faits de détournement de deniers publics, faux et usage de faux, corruption, surfacturation, blanchiment de capitaux et népotisme, de complicité de détournement, entre autres, Nathalie Somé a été mise sous mandat de dépôt le 6 septembre dernier, à l’issue de son audition par le juge d’instruction. Ses coaccusés que sont Souleymane Séré, Portio Nadine Traoré, Salifou Koula et Salamata Yoda/Séré ont été aussi déposés. Rappelons que cette vague d’arrestations fait suite au rapport d’audit de l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat et de lutte contre la corruption (ASCE/LC) relatif à la gestion des fonds alloués au CSC pour l’organisation des élections de 2015. Ledit rapport qui avait été transmis au parquet pour suite judiciaire à donner, relevait « des manquements et des irrégularités » dans la gestion de la chose publique. Le juge d’instruction en charge du dossier avait alors ouvert une information judiciaire qui a abouti à l’inculpation suivie de la détention préventive des personnes incriminées par le rapport de l’ASCE/LC dont Nathalie Somé. Mais, selon l’un des avocats de cette dernière que nous avons pu joindre, en la personne de Me Stéphane Ouédraogo de la SCPA/Sissili conseils, le juge est allé trop vite en besogne

en mettant la présidente du CSC sous mandat de dépôt. Car, dit-il, la détention préventive, comme le stipule l’article 136 du Code de procédure pénale, est « une mesure exceptionnelle » généralement prise à l’encontre d’un prévenu dont on n’a pas la garantie de la représentation et qui, étant libre de ses mouvements, peut gêner l’enquête. Or, poursuit Me Ouédraogo, dans le cas d’espèce, il n’y a aucun risque. Car, non seulement tous les éléments et les pièces dont dispose l’ASCE-LC à l’issue de son audit, ont été reversés dans le dossier, mais aussi, sur instruction du parquet, la gendarmerie nationale a conduit son enquête sans le moindre obstacle, alors même que Nathalie Somé et ses coaccusés étaient encore en liberté. Et Me Ouédraogo d’ajouter, un brin agacé, que Nathalie Somé est non seulement présidente d’institution mais aussi mère de trois enfants. « Comment donc penser qu’une telle dame peut fuir» ? S’est-il interrogé. En tout cas, pour Me Stéphane Ouédraogo, les juges sont en train de créer un précédent dangereux, en décidant de mettre systématiquement en « détention préventive » tout prévenu. Car, prévient-il, « on attend avec impatience le dossier des 37 magistrats épinglés par la Commission d’enquête du Conseil supérieur de la magistrature. On verra si leurs collègues juges les mettront en prison avant leur procès, comme ce fut le cas avec Nathalie Somé et ses coaccusés ».



La rédaction
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