La Fondation Konrad Adenauer a organisé hier, jeudi 7 septembre 2017 à Ouagadougou, une journée d’interpellation et de plaidoyer pour la promotion des droits d’accès de la femme à la terre en milieu rural au Burkina Faso.
La Constitution, la loi 034 portant régime foncier rural et bien d’autres textes consacrent l’accès équitable des femmes burkinabé à la terre. Toutefois, ces lois n’ont pas détourné les populations des pratiques coutumières qui créent des discriminations dans l’accès à la terre au détriment de l’autre moitié du ciel selon la Fondation Konrad Adenauer. Une situation qu’elle compte inverser. Aussi dans le cadre de la mise en œuvre de son projet « Un Monde sans faim ; les droits fonciers des femmes en Afrique de l’Ouest », elle a organisé hier, jeudi 7 septembre 2017 à Ouagadougou, une journée d’interpellation et de plaidoyer pour la promotion des droits d’accès de la femme à la terre en milieu rural au Burkina Faso. Ainsi, des élus nationaux et municipaux, des agents de l’Etat, des membres d’organisations de la société civile, de la presse et des partenaires au développement ont eu droit à une analyse critique de la loi sur la politique nationale de sécurisation foncière et les droits d’accès, de gestion et de transfert de la terre pour la femme. Ils ont aussi été outillés sur les défis et obstacles de la stratégie nationale de l’entreprenariat féminin, les stratégies de promotion des droits fonciers de la femme en milieu rural développés par les députés et les élus locaux, et le cadre juridique de l’héritage et de la succession au Burkina Faso. Pour la représentante-résidente du Programme pour le dialogue politique en Afrique de l’Ouest de la Fondation Konrad Adenauer, Elke Erlecke, le développement du pays des Hommes intègres passe par l’autonomisation économique des femmes.
52% des actifs agricoles sont des femmes
« Cela passe par leur accès à la terre. Malheureusement il y a les traditions ; certains responsables coutumiers, des familles, des époux qui leur refusent ce droit. D’où cet atelier de plaidoyer pour un changement de mentalité», a-t-elle expliqué. Afin que les femmes ne « se sentent plus étrangères dans leurs propres pays et famille » et pour atteindre les résultats escomptés, la fondation compte sur l’appui du pouvoir exécutif qui a déjà donné sa caution à travers la secrétaire d’Etat auprès du ministre en charge de la femme, chargée des affaires sociales, des personnes vivant avec un handicap et de la lutte contre l’excision, Yvette Dembélé. Représentant son ministre, celle-ci a indiqué que le programme du président du Faso fait une part belle à la promotion des droits de la gent féminine et que le gouvernement s’attelle à l’atteinte des objectifs pour le développement du pays. Car à l’en croire, le recensement général de l’agriculture 2006-2010 a révélé que les femmes rurales représentent 52% des actifs agricoles et mènent 60% des activités de production. « En dépit de cela, l’idée de la femme propriétaire de la terre est difficilement concevable dans la plupart des sociétés burkinabè », a-t-elle dévoilé. De son avis, dès l’instant où la femme est devenue un acteur clé du développement, il faut que les mentalités changent pour promouvoir son accès à la terre. Elle a donc invité tous les Burkinabè à s’impliquer dans le combat pour l’accès équitable des femmes à la terre et à leur autonomisation économique.
Eliane SOME
elianesome4@gmail.com
Julien Zoungrana
(Stagiaire)