Alors que les forces de sécurité burkinabè sont sorties affaiblies de la transition, le pays est une cible toute trouvée pour les jihadistes. Le 13 août, 19 personnes ont ainsi perdu la vie à l’Aziz Istanbul.
De MMS en MMS, le cliché a circulé sur des dizaines de téléphones portables burkinabè. Au milieu des débris, à même le sol terreux, on y voit un individu allongé, bras et jambes désarticulés. Son manteau noir ouvert laisse apparaître un gilet kaki rempli de munitions. Son visage est juvénile, son teint d’un noir clair, mais on ne sait rien d’autre de cet homme dont la photographie a fuité du dossier d’enquête : ni son identité ni ses commanditaires. Il est pourtant l’un des deux auteurs de l’attaque qui a semé la terreur sur l’avenue Kwame-Nkrumah, en plein cœur de Ouagadougou, le 13 août. Un attentat qui, dix jours plus tard, n’avait toujours pas été revendiqué.
Arrivés à motos, les deux tireurs ont ouvert le feu sur la terrasse de l’Aziz Istanbul, un café-restaurant prisé des Burkinabè aisés et de certains expatriés, notamment issus de la communauté turque, faisant 19 morts et une vingtaine de blessés. Sur l’une des artères principales de la capitale, ils ont défié pendant cinq heures les forces de sécurité les plus expérimentées du pays.
... suite de l'article sur Jeune Afrique