L’Avenue Kwamé Nkrumah, l’avenue la plus fréquentée de Ouagadougou et qui a été le théâtre tragique de deux attaques terroristes, la première en janvier 2016 et la seconde en août 2017, essaie toujours de retrouver ses marques. La reprise des activités est lente, comme nous l’avons constaté ce jour, en arpentant ce qui était il y a peu l’avenue la plus vivante de la capitale burkinabè. Reportage.
Quelques semaines après cette dernière attaque terroriste, c’est très lentement que les activités reprennent sur l’avenue Kwamé Nkrumah, du nom de l’un des plus grands panafricanistes que le continent ait porté. Avant ces attaques, cette avenue était la plus fréquentée de la capitale ouagalaise.
Mais pour l’heure l’atmosphère est bien terne parmi les locataires de cette artère qui est considérée comme le poumon économique de la capitale. Moussa Ouedraogo, propriétaire d’un fast food que nous avons pu rencontrer nous confie que son chiffre d’affaire est en chute libre parce que depuis les attentats les clients ne viennent plus et qu’il n’y a que les policiers qui font la ronde sur leur avenue. Mais ce dernier garde espoir qu’après la pluie le beau temps revient et que les affaires reprendrons de plus belle.
Mais malheureusement d’autres propriétaires que nous avons rencontrés ne savent plus à quel saint se vouer... Ils nous diront "les affaires ne marchent plus"...
Le ministre de la sécurité rassure
Le ministre de la sécurité, Simon Compaoré a tenu une nouvelle rencontre à huis clos il y a de cela quelques jours avec les riverains de l’avenue Kwamé Nkrumah. Selon le premier flic du Burkina, des mesures « fortes » sont en train d’être prises pour que cette avenue soit plus sécurisée et plus belle encore qu’elle ne l’était auparavant. Un mot d’« espoir » pour les riverains.
« Pour rien au monde nous allons nous laisser faire par l’action des terroristes. Nous allons nous y opposer et nous en avons les moyens », a soutenu Simon Compaoré avant de rappeler que les jeunes policiers et gendarmes demandent seulement qu’on leur fasse confiance avec les équipements et la formation nécessaires pour rapporter la joie de vivre sur cette avenue.
Sans en dire long sur les dispositions qui ont été prises, le ministre de la sécurité a invité la presse à se déporter sur les lieux pour prendre un café et constater de visu le travail abattu. « Ce ne sont pas des mesures d’ordre ponctuel, ce sont des mesures pérennes et vous pouvez le constater de nuit comme de jour », foi de Simon Compaoré.
Du côté des riverains, on se dit satisfait de cette rencontre, même si la salle de réunion du ministère de l’environnement qui lui servait de cadre était trop exiguë pour contenir tout le monde. Le propriétaire de l’hôtel Palm Beach, El Hadj Ouédraogo Adama, a loué les actions prises par les autorités et il a imploré la grâce divine pour que la bataille contre les forces du mal ne soit pas une lutte vaine.
En attendant, Simon Compaoré a annoncé également une rencontre avec les sociétés de sécurité privée pour leur donner des conseils et proposer de contribuer à la formation de leurs agents.
En un mot, l’avenue Kwame Nkrumah panse ses plaies encore ouvertes, et tous ceux qui la font vivre tentent de faire oublier les images tragiques qui ont fait le tour du monde... Et qui pour l’instant découragent encore leurs clients, touristes comme habitués.