En collaboration avec le ministère en charge de l’économie et des finances, la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso a organisé, le mardi 29 août 2017 à Ouagadougou, une rencontre d’informations et d’échanges sur les procédures d’allègement de la contractualisation des projets du Partenariat public-privé (PPP), au profit des hommes d’affaires.
L’adoption et la promulgation de la loi 042-2017/AN du 3 juillet 2017 portant allègement de la procédure de contractualisation des projets du Partenariat public-privé (PPP) ont fait couler beaucoup d’encre. Ainsi, pour lever toute ambiguïté autour cette loi, la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso (CCI-BF), de concert avec le département en charge de l’économie et des finances, a animé un atelier d’informations et d’échanges à l’intention des acteurs du secteur privé. Ceux-ci, à l’entame des travaux, ont été entretenus par le communicateur Philippe Palenfo, sur les cadres juridiques du PPP, les difficultés rencontrées, la loi d’allègement et les diligences. Selon le vice-président de la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso, Lassiné Diawara, la rencontre a été initiée à la requête des groupements syndicaux et de certains acteurs qui ont souhaité plus d’explications sur les tenants et les aboutissants du PPP. En effet, a confié M. Diawara, les entrepreneurs burkinabè s’inquiètent de leur degré d’implication dans le programme du PPP qui a déjà ciblé onze secteurs d’intervention. « Le gouvernement a donné des indications qui inspirent la rigueur. Ce qui permettra de garantir la transparence dans l’attribution des projets PPP », a-t-il rassuré.
« Instituer un quota au profit des entreprises nationales »
De toute manière, Lassiné Diawara est convaincu que le recours aux PPP est une solution évidente à la relance de l’économie nationale. Le représentant du ministre en charge de l’économie et des finances, Abel Somé, tout en justifiant l’opportunité de la rencontre, est revenu sur quelques obstacles susceptibles de ralentir le processus. «Le temps de la négociation et les procédures de la passation des marchés et de la contractualisation peuvent s’avérer longs. Nous avons l’occasion aujourd’hui d’en discuter et d’y remédier », a-t-il expliqué. Il a, en outre, rappelé aux opérateurs économiques les conditions de réalisations des projets PPP : « un projet PPP est assez complexe parce qu’il concerne des réalisations d’infrastructures d’envergure et, par conséquent, il nécessite la mobilisation d’importantes ressources et des négociations au plan juridique ». Cette capacité à disposer de telles ressources inquiètent justement le participant Souleymane Zerbo qui redoute, du coup, une concurrence déloyale entre les entreprises nationales et celles expatriées. « Les taux d’intérêt des structures bancaires sont très élevés au Burkina Faso qu’ailleurs. Pour parer à cette situation, il faut, soit, œuvrer à ce qu’il y ait un taux préférentiel au niveau des banques nationales, soit instituer un quota au profit des entreprises nationales», a-t-il lancé. Par ailleurs, la qualité des prestations des structures locales inquiète M. Zerbo. Pour lui, les entreprises nationales ont des capacités techniques très limitées. C’est pourquoi, a-t-il conseillé, l’Etat se doit de prendre des dispositions afin de garantir la qualité des ouvrages qui seront réalisés dans le cadre des PPP. Le représentant du ministre en charge de l’économie et des finances, Abel Somé, a rappelé que les procédures d’allègement s’étalent sur six mois et courent jusqu’en fin janvier 2018. Par la même occasion, il a rassuré les structures locales de leur implication dans les PPP. « Les PPP sont ouverts à toutes les entreprises. Celles respectueuses des critères exigés seront retenues », a-t-il fait savoir. Et d’inviter les opérateurs économiques à prendre attache avec les différents ministères pour plus de précision.
Joanny SOW
Sala Compaoré