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Sidwaya N° 7461 du 17/7/2013

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L’autre regard : Haro sur ces « enceinteurs » d’élèves !
Publié le jeudi 18 juillet 2013   |  Sidwaya




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Le mal gagne du terrain au Burkina Faso et il est temps de réagir pour changer la donne ! En effet, de plus en plus, l’on rencontre des filles, de surcroît des élèves de 15 à 19 ans, tomber enceintes, hypothéquant du coup, leur scolarité. Et les statistiques sont révélatrices. En effet, selon l’Enquête démographique et de santé (EDS) 2010, au Burkina Faso, près d’un quart des adolescentes (24%) ont déjà commencé leur vie féconde et 19% ont déjà eu, au moins, un enfant et 5% sont enceintes d’un premier enfant. Ces adolescentes (15-19 ans) qui constituent 19% de l’ensemble des femmes en âge de procréer, contribuent pour 11% à la fécondité totale des femmes. Ce qui est gravissime, c’est que ces jeunes filles tombent, la plupart du temps, enceintes par ignorance. Résultat, « les grossesses non désirées » sont de plus en plus fréquentes.
L’heure est donc grave et l’article de Sidwaya du 12 juillet 2013, produit dans la ville de Réo, dans la province du Sanguié, à environ 115 kilomètres de la capitale, Ouagadougou, sur le phénomène des grossesses des adolescentes, en dit long sur la gravité de la situation. Il ressort que dans cette ville, nombreuses sont les filles, des élèves surtout, à la fleur de l’âge, qui tombent dans le piège des garçons dont leur seul but est de « semer leur graine » et se désengager par la suite. Abandonnées, les filles voient donc leur rêve s’envoler. Elles se retrouvent à la risée de la société et parfois sans aucun moyen de défense, puisque souvent reniées par leurs propres familles.
Ce qu’il faut préciser et qui est déplorable, c’est que le cas de Réo n’est qu’un exemple. Peut-être même insignifiant. Sinon, un peu partout au Burkina Faso, le phénomène prend de l’ampleur. Au su et au vu de tous.
Ce qui est choquant, c’est le fait que certains enseignants constituent, eux aussi, les "bourreaux" de leurs élèves-filles, sans défense. Dans nombre de cas de grossesses, des noms d’enseignants reviennent. Le cas de Réo est d’ailleurs un exemple éloquent. Dans l’article de Sidwaya susmentionné, une fille de 20 ans, orpheline de père, narre comment sa vie a pris un coup irréversible, quand elle a su qu’elle attendait un enfant de son professeur de sciences physiques au lycée provincial de Réo. « J’ai eu plusieurs rapports sexuels avec mon professeur que j’ai connu en 2009. Une nuit, quand nous avons fini nos rapports sexuels, il s’est précipité pour aller jeter le préservatif. Je n’ai rien compris. C’est un mois après que j’ai su que ce jour-là, le préservatif avait pété. Quand je l’ai informé que j’étais enceinte de lui, il a nié tout en bloc, protestant qu’il n’était pas mon seul copain. Même, le jour de mon accouchement, quand le travail a commencé, je l’ai appelé pour qu’il vienne à mes côtés, il m’a dit qu’il n’a rien à voir avec cette grossesse », raconte- t- elle.
Voilà qui est dommage ! Car, en plus d’enceinter leurs élèves, ces types d’enseignants se révèlent être des irresponsables. Il y a lieu de mettre fin à cette impunité. Il est temps d’imaginer des mécanismes pour prévenir, à défaut, condamner avec la dernière énergie, les cas avérés. Pourquoi pas une loi « enceinteur » payeur ! En tous les cas, pour parler sérieusement, il est temps de soutenir les ONG qui se battent pour faire voter une loi contre ce phénomène qui est un frein à l’évolution des filles à l’école.
L’on ne saurait continuer, pendant longtemps, à jouer à l’hypocrisie. Comme si on n’en savait rien. Alors que le mal rampe, ronge et nous concerne tous. Car, celles qu’on enceinte, ce sont nos filles ou nos sœurs. Quel père ou quelle mère serait content, qu’après les nombreux sacrifices consentis pour scolariser sa fille, il ou elle se retrouve un jour, avec elle, dans les bras, avec une grossesse, que l’auteur rejette de toutes ses forces ? Et cela, en toute impunité, sans qu’il n’y ait un moyen pour contraindre l’auteur à assumer ses responsabilités. Il est temps d’agir pour débusquer et mettre ces « enceinteurs » d’adolescentes, devant leurs responsabilités.


Ali TRAORE

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